Gaza - ONU
Après cinq mois de guerre, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté une résolution exigeant un « cessez-le-feu immédiat pour le mois du ramadan » à Gaza. Les États-Unis, qui avaient par trois fois opposé leur veto à des textes formulant cette exigence, ont été contraints de s’abstenir.
Pour la première fois depuis que la bande de Gaza est étouffée sous une avalanche de bombes, le Conseil de sécurité a voté, ce 25 mars, une résolution exigeant un cessez-le-feu immédiat « pour le mois du ramadan » – du moins ce qu’il en reste – devant « mener à un cessez-le-feu durable ». Le texte, fruit d’un intense travail des pays non membres, « exige la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages », ainsi que la « levée de tous les obstacles » aux convois humanitaires. L’instance onusienne a enfin pris ses responsabilités ; il était temps.
Une porte s’est donc entrouverte. La France, par la voix de son ambassadeur, a fait savoir qu’elle plaidera prochainement pour un « cessez-le-feu permanent » et « un processus politique (…) visant à l’établissement de la solution des deux États, la seule à même de garantir la paix ». L’initiative est, elle aussi, bienvenue. Rien n’est encore fait et les points d’achoppement ne manqueront pas. Malgré le caractère contraignant du texte des Nations unies, les gestes diplomatiques devront s’intensifier, en parallèle des pourparlers conduits, entre autres, par le Qatar et l’Égypte, afin que la feuille de route soit respectée.
L’administration de Joe Biden, qui a opté pour l’abstention pour ne pas se couper davantage d’une frange importante de l’électorat du président démocrate, a une carte maîtresse à jouer. Tel-Aviv ne peut poursuivre ses desseins meurtriers dans l’enclave palestinienne sans les aides militaires états-uniennes qui s’élevaient à 3,5 milliards de dollars l’an passé.
Espérons que le vote du 25 mars marque un tournant tant la situation est terrifiante dans la bande de Gaza. Cette langue de terre a été transformée en un odieux mouroir sans aucune échappatoire pour les civils. Malgré la crise humanitaire et la détresse des Gazaouis, les autorités israéliennes viennent de signifier à l’agence onusienne pour les réfugiés palestiniens, l’UNRWA, qu’il lui était interdit de livrer des aides dans le nord de l’enclave. Rien ne peut justifier un tel acharnement. La tragédie qui se noue à Gaza est un scandale humain et politique. Il est urgent d’y mettre un terme.
C’est le sens du vote du Conseil qui isole les autorités israéliennes, mais il y a nécessité d’accentuer la pression sur Tel-Aviv au risque de voir les institutions internationales et le droit rangés au rayon des accessoires inutiles.
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