Abracadabra ! La politique est une scène où Emmanuel Macron enchaîne les tours de passe-passe. Après l’escamotage d’une Première ministre ayant passé la date de péremption, l’apparition, dans un nuage de poudre de perlimpinpin, du plus jeune des chefs de gouvernement français, la métamorphose de la plus virulente des sarkozystes en ministre de la Culture et l’envoûtement en prime-time d’un régiment de journalistes à l'occasion d'une conférence de presse, il rêve de tenir captif un public en haleine.
Mais l’illusion devient vite désillusion. La « sidération » de la nomination de G. Attal à Matignon n’a laissé à Macron que le temps de sortir de son chapeau le gouvernement le plus à droite, le plus bancal et le plus "exotique" qu’il ait concocté. En une seule saillie, la nouvelle ministre de l’Éducation Nationale a fait remonter sur ses ergots le corps professoral et rallumé l'incendie scolaire privé-public sous les yeux de son prédécesseur - et désormais supérieur - Gabriel Attal, qui s'était décarcassé à entourlouper les profs avec un fumeux projet de réforme des collèges. Au Travail et à la la Santé, la très chiraquienne Catherine Vautrin a, elle, étrenné son maroquin en s’excusant piteusement de son engagement réactionnaire contre le mariage pour tous. Un comble dans le premier gouvernement mené par un Premier ministre ouvertement gay !
Les Républicains, qui se font siphonner (à l'insu de leur plein gré ?) leur programme et leur dernière « vedette », crient au voleur… Et de surcroît l'exécutif bafoue la magistrature en nommant une ministre - Rachida Dati - mise en examen pour « corruption passive par agent d’une organisation internationale, trafic d’influence passif, recel d'abus de pouvoir et recel d’abus de confiance » Elle aurait touché 900 000 euros de Renault (Carlos Ghosn PDG) pour des prestations imaginaires ; la justice s'apprête à requérir son renvoi en correctionnelle. Bel équipage de Pieds Nickelés.
* Personnages de la BD Les Pieds Nickelés
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