Avec le récent accord sur l'assurance chômage négocié avec le patronat et que n'a pas signé la CGT, un certain nombre de curseurs va bouger pour les demandeurs d’emploi dès le 1er janvier. Paradoxalement, ce qui a passionné une partie du microcosme du monde social, c'est que les partenaires sociaux auraient repris la main qu’ils avaient abandonnée au gouvernement en 2019 parce qu’ils n’avaient pas réussi à s’entendre. Et pour le coup, ils ont sué sang et eau !
La durée de travail est allongée pour avoir droit aux allocations ; réduction des droits pour ceux qui enchaînent les contrats courts ; dégressivité des allocations pour les revenus élevés ; indemnisation raccourcie quand le taux de chômage est bas, système dit de la « contracyclicité ». Et comme si cela ne suffisait pas (visiblement non), il y a aussi les allocations qui seront dorénavant versées sur trente jours, que les mois en comptent 30 ou 31. L’économie sera d’un milliard d’euros. Il y a aussi les bornes d’âge à partir desquels la durée d’indemnisation est plus longue (53 et 55 ans) qui vont être remontées pour tenir compte de la réforme des retraites. Comme les syndicats signataires ne voulaient pas, aux mal intentionnés, donner à penser qu’ils avalisent les 64 ans, une formulation bien absconse a été trouvée. Chapeau !
Quoi d'autre ? Un tout petit rien, Madame la Marquise : une nouvelle baisse de cotisations patronales à l’assurance chômage de 4,05% à 4% du salaire brut, qui sera rendue possible grâce à la suppression d’une contribution exceptionnelle temporaire qui avait été mise en place en 2017. La mesure représente 1,5 milliard d’euros de recettes en moins pour le régime d’assurance chômage.
Les syndicats signataires ont-ils vraiment repris la main ? Mais on dit parfois que « jeu de main, jeu de vilain ».
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