Combien de temps encore allons-nous accepter que des enfants, des femmes, des hommes meurent noyés en essayant, à n’importe quel prix, de fuir la faim, la misère et la violence pour se réfugier en Europe ? Comment peuton se regarder dans une glace le matin puis clabauder pour fermer à double tour les portes de l'Europe, en sachant que, a contrario, ce verrou pousse précisément les migrants à contourner l’obstacle en empruntant les voies les plus périlleuses ? Comment peuton décemment décider de réduire les moyens de sauvetage en mer pour dissuader les migrants de tenter la traversée ? Comment imaginer encore priver l’autre, « l’étranger », d’une vie meilleure alors que nous sommes tous issus de migrations passées ? Comment peuton claquer la porte à des femmes et des hommes qui veulent venir travailler sur notre territoire alors qu'il y a des carences graves de personnels dans les hôpitaux, les crèches, les écoles, j'en passe et des pires ?
Au 24 septembre, plus de 2 500 personnes sont mortes ou disparues en Méditerranée depuis début 2023, a indiqué le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR). 50% de plus comparé à la même période de 2022 ! Les gibiers de potence, croque-morts de pompes funestes, interdisent même les gilets de sauvetage afin de mieux les entasser, eux partis les tripes nouées de Syrie, d’Afghanistan, de Libye… sans alternative possible. À repenser, après le drame d'Annecy de juin dernier, aux Zemmour et autres Ciotti qui en ont fait prospérer leur fonds de commerce de haine de l’étranger, on a la nausée. Il est temps de changer de logiciel. Si ce n’est pas pour des raisons humanitaires, au moins pour une question de bon sens : la politique de non-accueil migratoire ne fonctionne pas. Elle ne dissuade pas ceux qui voient en l’Europe un abri et le départ pour un meilleur avenir. Elle les tue.
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