Sur un cadran d'horloge de 12 heures, l'humanité est apparue sur terre à 11 h 59 et des broutilles. Nous sommes actuellement tous de l'espèce « homo sapiens sapiens » et, qu'on soit noir, rouge, blanc, jaune, blond, châtain, roux… il n'y a pas de races chez l'Homme. N'en déplaise à ceux qui font de cette imbécillité leur infect fonds de commerce et trouvent « des gens assez simples pour le croire*». Mais nos antédiluviens aïeux auraient-ils conclu quelque pacte de propriété sur la nature ? Quelque bien-fonds leur octroyant toute latitude d'usage ?
Macron voudrait une « pause » dans la réglementation environnementale européenne. À quel titre ? La compétitivité, nom d'une pipe ! Alors même que cette réglementation est une toile d'araignée qui n'attrape que les petits et laisse passer les gros. Comme par exemple l'amendement de lobbying, dit « Ferrari », qui autorise les constructeurs de voitures de luxe à déroger aux normes adoptées. Alors même que ce n'est pas d'appuyer sur le frein que demandent les scientifiques de plus en plus anxieux, mais sur l'accélérateur. Chaque minute d'inactivité compte, a averti Aurélien Barrau. Mais pour Macron, minutes, heures, le temps, c'est de l'argent.
Le capitalisme joue avec l'homme comme il joue avec la nature à une loterie où il ne retient que les coups gagnants. Catastrophes naturelles, disparitions d'espèces… il y a en comptabilité une ligne prévue pour l'imputation des pertes : c'est le compte numéro 6714, compte de "charges" qui permet de réduire l'imposition. Si elle devait être mise en oeuvre, combien de temps durerait la « pause » ? Un certain temps ! Le temps de remplir le compte numéro 6714 et les comptes bancaires expatriés des actionnaires.
* Extrait d'une phrase de J.-J. Rousseau tirée de son Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes (1755).
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