Elisabeth Borne a déclenché jeudi 16 mars l'article 49.3 de la Constitution pour faire adopter le projet de réforme des retraites sans vote. Au préalable, Emmanuel Macron avait convoqué un Conseil des ministres en urgence, celui-ci autorisant le recours au 49.3.
Depuis des jours, les stratèges macronistes s'affairaient pour savoir s'ils disposaient d'une majorité de députés, tous les comptages montraient une marge de manoeuvre extrêmement faible. La 1ère ministre n’a donc pas voulu prendre le risque et a préféré approfondir encore la crise démocratique plutôt que d’écouter le peuple.
Auparavant la dernière mouture du texte, ficelée par sept sénateurs et sept députés en commission mixte paritaire (CMP) mercredi, avait été adoptée un peu plus tôt dans la matinée au Sénat par 193 voix "pour" et 114 voix "contre".
Ce 49-3 n’est que l’aveu de faiblesse des droites coalisées. Elles sont minoritaires et affaiblies par la force du mouvement social qui s’est déployé partout dans le pays.
La mobilisation doit se poursuivre. L’idée portée par les communistes d’un référendum afin qu’enfin la parole soit donnée au peuple fait son chemin. Le RIP (référendum d’initiative populaire) permet depuis la réforme constitutionnelle de 2008 à 20% des parlementaires (députés et sénateurs) soit 185 d’entre eux de déposer une proposition de loi référendaire qui est examinée dans un délai d’un mois par le Conseil constitutionnel. En rassemblant 10% du corps électorale, soit 4 millions de demandes, elle imposerait à Macron un référendum qu’il a tout fait pour éviter.
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