C’est l’histoire d’un mec qui en 1985 disait : « on vous promet pas le grand soir, mais à manger et à boire. Aujourd’hui on n’a plus le droit
ni d’avoir faim ni d’avoir froid. » ça devait durer un hiver, 37 ans après, les restos sont toujours là. La start-up nation de notre président
a des ratés ou plutôt des oubliés : tous ces « torpillés de la vie » qu’ils ne veulent pas voir et qu’ils laissent cyniquement, sur le bord du chemin.
Et dans l’Aube ? Les restos, ce sont 8 centres sur le département. Exemple, le centre de Troyes Morin : la semaine passée, 950 familles accueillies pour 13200 repas servis, c’était 13000 la semaine précédente. Une centaine de bénévoles sont disponibles une matinée, deux jours, d’autres donnent encore plus de temps à inscrire, accueillir, distribuer les denrées qui auront été auparavant triées. Il y a un « coin bébé » (couches, lait en poudre etc.), un vestiaire gratuit, des livres en libre-service, un « coin café » propice aux échanges, ouvert aux non-inscrits qui viennent ici passer un moment hors la rue ou prendre une soupe maison l’hiver, une coiffeuse qui vient bénévolement sur rendez-vous. Des ordinateurs sont à disposition en libre-service ou avec le soutien d’un bénévole. Des cours de français sont aussi proposés ainsi qu’une aide administrative.
Troyes a un beau coeur, dont M. le Maire est fier, mais ce coeur est en métal. Quelle utilité pour toutes ces familles monoparentales que les restos reçoivent (près de la moitié des bénéficiaires !). Le coeur des restos, lui, est d’humanité !
Les restos voient les demandes exploser ; à mi-campagne les effectifs sont quasiment déjà ceux de la fin de campagne d’été 2021, avec un afflux de jeunes et d’étudiants en hausse, et ce, dans une indifférence des pouvoirs publics.
Aujourd’hui, on n’a plus le droit ... qu’il disait le clown.
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