« Je reste sous le choc d'avoir vu intervenir en pleine campagne raciste un dirigeant politique de notre famille pour attaquer quelqu'un » a dit J-L Mélenchon le 15 mai sur France 3.
Le « quelqu'un » en question, dont le nom ne vaut sans doute plus la peine d'être cité, a été effectivement « attaqué » par Fabien Roussel, « dirigeant politique de notre famille » : on croirait entendre parler un parrain sicilien... ainsi, si l'on est censé partager des opinions politiques approchantes, l'omerta serait de règle pour protéger les membres du clan majoritaire ? Dire que « quelqu'un » tient des propos inacceptables, en l'occurrence racistes, quand ce quelqu'un est issu d'un quartier populaire et est « racisé », est donc en soi du racisme et du mépris de classe ? Cela rejoint ce qu'écrivait en 2016 Houria Bouteldja, porte-parole des Indigènes de la République : « Si une femme noire est violée par un Noir, c'est compréhensible qu'elle ne porte pas plainte pour protéger la communauté noire », même si l'on ne voit pas bien, d'ailleurs, comment la communauté noire serait protégée si le violeur a toute latitude pour récidiver...
Depuis la campagne de la présidentielle, il est devenu courant d'utiliser la formule « à front renversé » pour dire, par exemple, que celui qui dénonce un raciste est en fait le vrai raciste ; le fameux « c'est c'lui qui l'dit qui y est » ; c'est ce qu'a fait J.L. Mélenchon avec Fabien Roussel, c'est ce qu'a fait C. Autain qui voit dans les commentaires à propos des accusations d'agression sexuelle à l'encontre du même « quelqu'un » « la volonté de nuire à notre Nouvelle Union Populaire ». En gros, la poussière sous le tapis et la République à la carte. Qu'elle est loin la République une et indivisible si chère à Robespierre et qu'il est loin l'universalisme des droits et des lois si cher à Jaurès... Mais peut-on le dire ?
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