

Le matin de son incarcération, Nicolas Sarkozy est sorti de sa résidence du XVIè sous les applaudissements d'une foule de fidèles qui ne pouvaient admettre qu'on touchât à sa personne sacrée : ce n'était quand même que la deuxième condamnation – seconde condamnation serait peut-être un peu hâtif – et, bien sûr, due à des juges de gauche, car lui n'avait rien fait... Tout cela renvoie aux belles heures de la monarchie de droit divin, et cela en dit long sur les vertus, ou plutôt l'absence de vertu que certains admettent d'un Président de la République : un discours de classe où une fonction, qui est pourtant celle, exigeante, de représenter une nation, devient simplement pour la bourgeoisie un privilège qui permettrait donc la corruption, le trafic d'influence et l'association de malfaiteurs pour lesquels a été condamné N. Sarkozy. C’est tout dire de l'idée qu'ils se font de la nation française...
En Italie, quand S. Berlusconi, a été condamné à un an de prison en 2013 pour fraude fiscale, les juges – des rouges probablement – ont été d'une cruauté inouïe en commuant sa peine en travail d'animation auprès de personnes âgées atteintes de la maladie d'Alzheimer : tout le monde savait que l'ex-animateur de croisière adorait qu'on le reconnaisse dans la rue et encore plus les très très jeunes femmes. On imagine son calvaire... Pour le cas Sarkozy on pourrait suggérer une peine de substitution qui serait pour lui exotique : travailler pendant un an en tant que salarié au SMIC et se débrouiller pour vivre seulement de ce salaire ; faire plus de 35 h pour gagner plus s'il le désire, bien sûr, on n'est pas des brutes... Elle était pourtant belle l'idée que se faisaient les révolutionnaires de la République, cette exigence de vertu, de courage au service du peuple, qui manque toujours à certains, comme à l'ex-Président qui commence sous les acclamations une nouvelle carrière de martyr de la République.
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