
À l’angle de la rue Wilson et de la rue Ferrouil de Saint-André-les-Vergers, au pied de la stèle édifiée en souvenir du sacrifice des époux Ferrouil, martyrs de la résistance, une cérémonie eut lieu dimanche 20 septembre, hélas, n’attirant pas grand monde.
En mai 1941, Ils s’engagèrent dans la Résistance créée par le PCF. Lors d’une réunion clandestine, dénoncés, ils furent arrêtés par la police française
Jules Ferrouil fut condamné à mort et exécuté le 18 avril 1942 au lieu-dit « Montchaud » à Montgueux en compagnie de trois autres dirigeants communistes, dont Charles Masson. 14 Résistants furent fusillés à cet endroit entre 1940 et 1942. Louise Montjaux-Ferrouil, fut condamnée à 30 ans de travaux forcés dès son arrestation et envoyée au camp de Ravensbrück puis de Mauthausen où elle mourut d’épuisement le 17 mars 1945.
Cet hommage solennel visait à rappeler le courage et le sacrifice de nos deux camarades victimes des représailles nazies qui ont donné leur vie pour notre liberté. Cette cérémonie rappelait l’importance du devoir de mémoire afin que de telles tragédies ne se reproduisent jamais. Mais hélas, tout comme les taupes, certains souvenirs sont hémophiles.
Pendant la cérémonie, le bruit des voitures couvrait les paroles prononcées en hommage à nos deux suppliciés, d’autres faisaient leur footing, la vie continuait dans une légèreté insouciante.
Dans cette période où le bruit des bottes résonne on constate une étrange similitude à celle des années 30.
Les difficultés économiques, le drame du chômage et une profonde perte de confiance dans le régime sont à l’identique avec ces années d’avant-guerre. La bourgeoisie de l’époque disait « plutôt Hitler que le Front populaire », seul le journal L’Humanité alertait de la menace. On peut constater aujourd’hui une recrudescence des discours de guerre, les budgets de guerre sont exponentiels, le mot paix est dans une bulle ouatée.
À la fin de la guerre 14/18 on disait, « plus jamais ça ! » et pourtant la guerre a remis ses pieds dans les mêmes pas 20 ans plus tard.
En ne participant pas aux commémorations, c’est refuser de réfléchir à nos responsabilités, une sorte d’amnésie coupable. Nous avons besoin d’un réarmement, mais moral celui-là.
Louis Michel
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