

Sur l'objet politique qu'est D. Trump une chose apparaît clairement : il est là pour faire disparaître les administrations qui gênent le capital, celles qui précisément assurent les libertés, le droit, les soins et l'enseignement, c'est-à-dire celles qui représentent l'histoire culturelle américaine. Il inflige une amende d'un milliard de dollars à l'Université de Los Angeles au prétexte de wokisme ou d'antisémitisme, en réalité parce que cette université qui a « fourni » le plus de prix Nobel américains est sur un territoire démocrate et qu'il veut la museler. Il veut également renvoyer le président de la Fed parce qu'il s'oppose à sa politique monétaire de baisse des taux d'intérêt et a limogé autoritairement un membre du Conseil des Gouverneurs, Lisa Cook, sans effet jusqu'ici.
Il crée des tensions sociales avec l'envoi de militaires de la Garde nationale dans des villes démocrates, ce qui suggère un état de guerre civile larvée, ordonne des rafles d'immigrés, avec ou sans papiers, pour créer une insécurité permanente et pour, finalement, détruire l'État social au profit d'une économie complètement dédiée aux capitaux privés et en particulier à l'industrie de l'armement. En somme, il marque bien la différence entre « ceux qui ne sont rien » et qui coûteraient inutilement de l'argent public et les investisseurs – type Musk et l'industrie spatiale – qui ignorent l’intérêt collectif mais reçoivent de l'argent public (40 milliards pour Musk).
Mais que font d'autre les gouvernements de Macron ? Ils détruisent aussi l'État social, en s'attaquant à l'héritage du CNR, à la Sécurité sociale, à l'Éducation nationale, au droit du travail, en dépeçant l'hôpital public, en désorganisant les transports publics, mais sans jamais toucher aux aides faramineuses accordées aux entreprises, ni aux revenus du capital. Résultat : un gouffre creusé entre les classes populaires et les dirigeants, concrétisé par un absentéisme énorme aux élections, et un sondage qui porte à 72% le refus par les Français d'accorder le vote de confiance à Bayrou. Il faut donc, et c’est urgent, redonner une perspective progressiste et réaliste à tous, créer, par exemple, un fonds d'avance pour développer les services publics – c'est permis par le traité UE – et investir dans les capacités humaines. Reconstruire l'État social
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