
La galère des médecins et des malades pour obtenir des médicaments, voilà où en est le pays de la Sécurité sociale. La rapacité des laboratoires, l’incurie de l’État nous amène à un constat navrant. Il est pourtant du devoir de l’État de garantir la sécurité sanitaire de sa population.
On note des pénuries en constante augmentation depuis 10 ans. Elles touchent à ce jour à une multitude de médicaments en France, y compris dans les pays européens voisins, ce qui rend quasiment nulles les chances d’importation des médicaments manquants. Au fil du temps, après l’amoxicilline, les pilules abortives, le valproate et encore bien d'autres médicaments essentiels sont sont en rupture de stock.
Médecins et pharmaciens se trouvent devant des cas difficiles à résoudre faute de médicaments adaptés. Les patients doivent, soit recourir à d’autres médicaments, et à des solutions inadéquates, soit se tourner vers d’autres pharmacies, ce qui n’est pas toujours possible dans des zones rurales.
La pénurie désormais structurelle, a des causes multiples dont la dépendance aux principes actifs produits en Asie, pour les matières premières et la délocalisation dans les pays où la production de l’industrie pharmaceutique est à moindre coût, qui en rajoute au problème, d’où les problèmes logistiques dans la distribution.
Le grain de sable dans la machine, c’est avant tout le fric, et le fric ne fait pas bon ménage avec la morale. Avant tout soucieux de défendre une certaine idée du rendement, pour l’industrie pharmaceutique ce ne sont pas les considérations de santé publique qui dominent, mais bien celui du secteur financier, qui privilégient évidemment la course au profit au détriment de la santé des populations.
En 2024, Sanofi a réalisé un bénéfice net de 5,7 milliards d’euros. Cela ne l’a pas empêché de toucher le pactole de la part de l’État, plus d’un milliard d’euros d’aides publiques en dix ans ! Les labos pleurent misère pour obtenir ces subsides, et prétendent souvent qu’un nouveau médicament coûte entre 2 ou 3 milliards de dollars, mais certaines estimations fiables donnent une fourchette entre 100 et 200 millions de dollars.
Pour démasquer l’imposture, parlons clair, les laboratoires facturent des prix élevés aux patients qui sont aussi contribuables alors même qu’ils ont déjà contribué financièrement à l’élaboration de ces médicaments.
Le rapport du sénateur communiste Fabien Gay a révélé que 211 milliards sont versés chaque année aux entreprises sans contrôle ni contreparties. Le mot de la fin peut s’abstenir de commentaire…
Louis Michel
© 2025 - La Dépêche de l’Aube
Création : Agence MNKY