
Romilly-sur-Seine
L’eau marron a fait son grand retour à Romilly la semaine dernière, ce qui n’a pas réjoui les Romillons. En effet, les personnes vivant à Romilly depuis des années n’ont malheureusement pas été surprises (mais sont agacées) ; en revanche étonnement pour les nouveaux Romillons en ouvrant le robinet le 11 août dernier !
Il faut dire que la question de l’eau à Romilly est un sujet épineux. Une vraie douche froide, sans mauvais jeu de mot.
L’eau de la ville de Romilly est gérée par Veolia en délégation de service public (DSP): Eric Vuillemin a offert un pont d'or à Véolia avec un contrat de 12 ans, courant jusqu'en 2030, alors qu'en 2026 la compétence eau et assainissement sera transférée au Syndicat départemental des eaux de l'Aube (SDDEA) : une manière d'imposer Véolia au SDDEA.
Pourtant, dans la précédente délégation de service public (DSP), Véolia n'avait pas respecté certaines clauses, notamment le remplacement de 1 800 branchements en plomb, sans que le Maire applique les pénalités de retard, pourtant inscrites dans le contrat. Aujourd'hui, près d'un millier de ces branchements en plomb n'ont toujours pas été remplacés par la Ville qui, suite à un avenant conclu entre le Maire et cette entreprise, doit faire le « boulot » à la place de Véolia. Rappelons également que l’entreprise Véolia voit ses dividendes versés aux actionnaires augmenter chaque année… En plus de l’eau marron, les Romillons vont finir par voir rouge.
Les élus de gauche se sont fortement mobilisés sur la question et ont lancé une pétition qui a obtenu plus de 3000 signatures et ont créé, avec la population, un comité d’usagers de l’eau, ce qui a déjà permis de premières victoires.
En effet, en février 2022, la majorité de droite du Conseil municipal de Romilly et son maire, Eric Vuillemin, ont voté une hausse considérable du prix de l'eau pour la commune (+23,25%), portant le prix du mètre/cube à 5,30 euros. Suite à la mobilisation, en 2023, Eric Vuillemin a annoncé en Conseil municipal une première baisse de 40 centimes du m3. Une première victoire.
Concernant la qualité de l’eau, Véolia a tenté de rassurer en expliquant que la couleur marron/orangé était liée à la présence de particules de fer « présentes naturellement dans les ressources en eau » et qui ne seraient pas dangereuses pour la santé. En 2023, les usagers avaient dû également subir une eau rose, cette fois impropre à la consommation. En cause à ce moment-là : un trop fort dosage de permanganate de potassium servant à traiter l’eau. Il semblerait plutôt que ce soit la gestion privée qui nous en fasse voir de toutes les couleurs.
Les communistes proposent une solution depuis des années : une consultation citoyenne sur une municipalisation du service de l'eau et de l'assainissement, qui aurait comme effet concret une nette baisse des factures et une vraie qualité de service !
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