
Les pharmaciens ont entamé un mouvement une grève le 22 juillet. Du jamais vu depuis dix ans ! Même ceux qui pouvaient se croire à l’abri des difficultés rencontrées par le monde du travail, n’échappent pas à la règle d’un libéralisme toujours plus avide de profit. Toutes les catégories sociales qui auparavant jouissaient d’une situation relativement aisée sont touchées par cette pieuvre aux tentacules toujours plus insatiables.
Cette fronde d’une d’ampleur exceptionnelle, révèle une crise qui se fomentait déjà depuis un certain temps. La baisse des remises des génériques fut la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Ces remises sur les médicaments génériques sont une ressource indispensable pour les petites pharmacies de proximité, leur équilibre financier risque d’être menacé, auquel cas baisser le rideau deviendrait envisageable avec la répercussion inévitable de voir une désertification pharmaceutique se créer dans certaines régions.
La crise du covid a démontré combien les officines de proximité étaient nécessaires, la mobilisation des pharmaciens a ainsi permis de pouvoir se faire tester et vacciner à proximité et en toute sécurité. En dix ans 1200 pharmacies ont mis la clé sous la porte. Leur disparition va créer un affaiblissement du maillage des pharmacies sur notre territoire et laisserait la porte ouverte aux solutions de rechange aléatoires. Un rapport de l'inspection générale des finances (IGF) préconise la fin du monopole de la vente de certains médicaments, la libre installation ou encore l'ouverture du capital des officines aux investisseurs extérieurs.
Les apprentis sorciers comme la grande distribution, Leclerc qui en est une figure de proue, ou la vente par correspondance, doivent se frotter les mains. Les pharmaciens ne sont pas des épiciers, la dérégulation de notre système voit le risque d’une surconsommation de médicaments et la circulation de produits dangereux. Leur mission déontologique nous est indispensable.
Michel Grossmann
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