

Humiliation, soumission, capitulation, les mots ne manquent pas pour qualifier l'accord économique entre l'UE et Trump. La vieille Europe, naguère colonisatrice, est en démontage, dirigée par une Commission faible, sans force politique, et Trump peut compter sur des pays comme l'Italie ou la Hongrie pour l'affaiblir encore plus. Il applique finalement la devise de l'empire romain « divise et commande » : Rome offrait sa protection militaire aux Provinces en échange d'un tribut très élevé et s'arrangeait pour créer des luttes internes, s'assurant ainsi de la division et du pouvoir. Et à dire vrai, le personnage de Caligula, violent, sans scrupules et qui aimait brutaliser les institutions, lui ressemble pas mal... Avec cet accord, l'UE se targue d'avoir trouvé un compromis, un moindre mal. Mais elle sera obligée d'acheter des armes et de l'énergie fossile aux USA, c'est-à-dire qu'elle accepte de renoncer à une défense indépendante et à son programme pour le climat. Sans parler des milliards à investir aux USA au détriment des investissements et des emplois en UE.
Avec cet accord, inflation, augmentation du chômage, récession sont les conséquences envisagées en Europe par la plupart des économistes. Mais les viticulteurs de l'Aube ont un motif d'espérance : « On apprécie le fait que les vins et spiritueux sont la priorité absolue de l’exécutif », a déclaré la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux. En l'occurrence, la priorité absolue de l'exécutif serait plutôt de comprendre, comme le dit l'économiste Frédéric Boccara, que pour résister à Trump il faudrait se débarrasser d'une logique mettant l'économie au service de la rentabilité d'un capital inondé d'aides publiques, détruisant les services publics, précarisant l'emploi et faisant exploser la pauvreté et l'exploitation au travail. Et imposer pacifiquement à Trump une négociation pour un nouvel ordre économique, en montant une nouvelle alliance avec les pays émergents et le Sud global.
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