

La forme, on l'a vue dès le début de l'allocution de F. Bayrou : une tribune intitulée, tel un jeu télévisé, Le moment de vérité, le ton d'un prédicateur médiéval dramatique avec la malédiction de la dette. Manquaient seulement les roulements de tambour pour annoncer les seules mesures capables, selon lui, de sauver notre modèle social. Car on sent bien que F. Bayrou veut que l'on ait de la reconnaissance et de l’admiration pour lui qui décide de tailler dans les dépenses publiques, comme le chirurgien décide d'amputer un membre gangréneux pour sauver un malade. Sauf qu'en l'occurrence notre modèle social a été volontairement asphyxié par des mesures prises depuis 2017, et qui ne bénéficient qu'au seul capital, l'idée étant de pousser les assurés à l'assurance par capitalisation : une opération gagnant-gagnant pour le capital avec des cotisations patronales qui s'amenuisent et des assurés qui deviennent des clients.
Mais, à la base, il y a un travail de fond pour faire accepter comme obsolète notre modèle social : bien peu de gens savent qui est à la base de la création de la Sécurité sociale, et tout a été fait pour le taire. Il en est de même pour la création des services publics. Ne pas en connaître l'origine permet de pouvoir les détruire par pans entiers sans une contestation massive. La Culture qui permet de savoir, de réfléchir et de contester, est donc un caillou dans la chaussure des libéraux. Actuellement un tiers du financement de la Culture est assuré par l'État, les deux tiers par les Régions. Dans cette période de réduction des dotations aux collectivités, certains - de droite- en profitent pour supprimer d'abord des subventions à la Culture, comme dans les Pays de Loire et l'AURA. C’est pourquoi il ne faut pas que dans nos projets électoraux la Culture soit un chapitre à part, en plus, ( comme on le faisait auparavant pour « les femmes » ), mais bien qu'elle soit considérée et défendue comme fondamentalement liée à tous nos objectifs.
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