LE COQ SPORTIF : LA REPRISE CONFIRMÉE

LE COQ SPORTIF : LA REPRISE CONFIRMÉE

17 juillet 2025

Romilly-sur-Seine

Nous avons appris en fin de semaine dernière qu’une offre de reprise avait bien été validée. La marque romillonne au gallinacé vient donc d’être rachetée par un consortium d’entrepreneurs suisses dirigé par Dan Mamane.

Soulagement mais vigilance

La reprise de la marque, placée en redressement judiciaire depuis la fin 2024, est évidemment un soulagement pour tout le monde et notamment  par les salariés du Coq Sportif partout en France et à fortiori à Romilly.

Tout le monde se réjouit ? presque… Excepté l’autre consortium qui s’était positionné pour racheter, celui de Xavier Niels et Teddy Riner entre-autre, qui ont écrit un courrier au président du Tribunal ainsi qu’à la procureure de la République pour expliquer que leur offre avait été « délibérément entravée » au profit de celle de Mamane. Affaire à suivre donc.

Néanmoins, le nouveau dirigeant de la marque se veut rassurant, il s’est d’ores et déjà rendu au siège de Romilly et s’est exprimé dans la presse locale. Dans le jugement de reprise il est annoncé « de nouveaux apports au niveau du groupe à hauteur de 70 millions d’euros » ainsi qu’une restructuration sociale qui permettrait le maintien de 201 postes en mettant en oeuvre entre 89 et 94 suppressions de postes, dont 81 à 86 CDI après création de 14 nouveaux postes.

Mais il est également précisé qu’il y aura tout de même 19 suppressions de postes. Pour la nouvelle direction c’est un moindre mal puisque « l’essentiel est préservé » à savoir le siège social à Romilly. Certes, mais il y a tout de même des salariés et leurs familles qui vont se retrouver en difficulté. Le site de Strasbourg va être fermé avec l’idée de tout regrouper à Romilly, des locaux restreints seront également maintenus à Paris notamment pour la partie chaussure.

L’ensemble de la droite locale s’est félicité de ce rachat et a déclaré donner sa confiance dans le nouveau repreneur.

Pour la CGT le discours est différent, pour Christophe Latrasse, secrétaire de l’Union locale de Romilly, qui s’est exprimé jeudi 10 juillet en conférence de presse, il faut évidemment se féliciter de cette reprise, mais il faut tout de même rester vigilant. « Nous n’avons pas accès au plan stratégique de l’entreprise, nous avons des effets d’annonce dans la presse mais ce ne sont pas des garanties ».

Du côté des élus de gauche, c’est avant tout le soulagement de voir l’activité reprise, avec le maintien du site de Romilly - un ancrage industriel qu’il convient désormais de consolider et de développer. Mais l’élu communiste Fethi Cheikh, lui, met en garde : « Il ne faut pas répéter les erreurs du passé. Il est hors de question que des fonds publics soient une nouvelle fois distribués aux actionnaires sans conditions et contrôle, comme ce fut le cas avec l’ancien actionnaire suisse. »

Pour rappel, la mairie de Romilly a versé l’équivalent de 2,5 millions d’euros de garantie d’emprunts au groupe Airesis (groupe qui possédait la marque du Coq jusqu’en 2024), Fethi Cheikh avait demandé l’organisation d’une table ronde organisée par le préfet et les acteurs concernés par le sujet ainsi qu’un audit sur l’utilisation de ces fameux fonds publics.

Des propositions ambitieuses c’est possible

Il faut en finir avec cette conception où les salariés sont considérés comme de simples exécutants, des machines à produire pour réaliser du profit. Dans pareille situation, leur avis ne devrait-il pas être sollicité ?

Les salariés devraient pouvoir disposer de droits et de pouvoirs nouveaux leur permettant de formuler des propositions qui pourraient être expertisées et, si elles s’avèrent pertinentes, pourraient être financées par une banque publique accordant des prêts à taux zéro, voire négatifs.

C’est ce qu’ont toujours porté les communistes à Romilly comme partout en France.

Ces nouveaux droits incluront un droit de veto suspensif sur les projets de restructuration et les licenciements, et franchiront un pas décisif dans les droits décisionnels des salarié·e·s. Ceux-ci pourront obtenir la prise en compte de leurs projets de créations d’emplois, en faisant appel au crédit bancaire pour les financer.

Les communistes proposent aussi le droit de préemption en cas de vente de l’entreprise, avec la possibilité, si les salarié·e·s le décident, de reprendre la maîtrise de leur outil de travail sous forme de coopérative.

C’est en étant adossée à l’ensemble de ces droits nouveaux que la présence accrue d’administrateurs et d’administratrices salarié·e·s dans les Conseils d’administration pourra influer sur les choix stratégiques. Ainsi sera réalisé un changement majeur du pouvoir économique, qui rendra effectifs l’arrêt des licenciements et le développement de l’emploi.

 

 

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