
Denis Kessler, l’ancien président bis du MEDEF disait : « Il s'agit de défaire méthodiquement le programme du CNR » ( Conseil national de la Résistance ). Avec la fermeture de bureaux de poste, de centres des impôts, de services de maternité, d’urgences, de tribunaux, de commissariats, suppression de classes, de petites lignes de train, etc… hélas la liste est longue encore, il peut reposer en paix, le travail de sape organisé par les gouvernements successifs a mis la main à la pâte pour sacrifier sur l’autel du libéralisme nos services publics.
Prenant appui sur l’augmentation de la dette publique, le gouvernement Bayrou, ce jeudi 26 juin, a annoncé de nouvelles mesures de rigueur sur les budgets 2025 de l’État et de l’Assurance maladie. Il a en projet de raboter 5 millions d’euros sur le social. Suite à la connaissance d’une note confidentielle de Bercy, le gouvernement veut dépecer le service public de la formation des adultes. C’est au tour de l’AFPA, (Association pour la formation professionnelle des adultes) d’être programmée pour la casse. Pourtant, l’AFPA a su montrer son efficacité sociale, grâce à ses qualifications reconnues et en accueillant et en accompagnant, sans exclusion des millions de salariés actifs ou demandeurs d’emploi. Plus que jamais, utile dans une période d’annonces massives de plans sociaux les besoins de formation pour l’émancipation des femmes et des hommes sont cruciaux.
C'est le 9 novembre 1946 qu'Ambroise Croizat, ministre communiste du Travail, fédère par décret, les Centres de formation professionnelle, préfigurant ainsi ce que deviendra plus tard l'Afpa, c’était trop beau ! Progressivement on est passé au néolibéralisme, la formation comme le reste, passe sous contrôle du patronat et du capital.
L’acharnement sauvage des gouvernements, allant dans le sens de la volonté du MEDEF, sera tenace. Pour preuve, déjà en 2012 alors que Sarkozy disait vouloir faire de la formation des chômeurs sa priorité, dans le même temps l’organisme public subissait une restructuration brutale. Ce n’était pas un grossier mensonge de plus qui allait étouffer l’homme aux casseroles judiciaires ! Le démantèlement de l’AFPA, en crise partout en France depuis les réformes désastreuses engagées sous son quinquennat fait son chemin. De mise en concurrence en suppression de sites (38), le manque de moyens financiers, (elle pourrait perdre 210 millions) et la cession d’une partie de son patrimoine immobilier, conduiront inéluctablement à une réduction de ses missions ; l’AFPA deviendra une coquille vide. Si Bayrou pense que la formation coûte cher, a-t-il-songé au prix de l’ignorance ?
Louis Michel
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