
Ils s’étaient mariés pour le meilleur, sans penser au pire. Le coup de foudre fit son effet tant que chacun a été conduit à vivre la même irrésistible attraction, en l’occurrence, celle de l'appât du fric. Leur fulgurante histoire d’amour reposait sur des intérêts convergents, comme les cadeaux fiscaux et les réformes libertariennes, cette idéologie qui pense qu’il faut déréguler à la tronçonneuse, laissant un capitalisme sans foi ni loi, pouvant faire à sa guise ; cela fait froid dans le dos.
Le divorce était prévisible quand on sait que Musk, l’ultra libéral, se faisait le chantre du libre-échange, principe favorisant le commerce international, sans contrainte, en supprimant les barrières tarifaires alors que Trump au contraire rêve d’un État fort et replié sur lui-même, avec des droits de douane renforcés. Un principe qui ne faisait pas les choux gras de celui qui voulait inonder le monde de sa technologie. Leur approche de l’économie, stratégiquement, s’opposait fondamentalement, entre l’intérêt de Trump pour son électorat populaire et celui de Musk pour l’avenir de ses entreprises dans la mondialisation.
Inévitablement, leurs intérêts divergèrent, la rupture était inévitable, les alliances politiques même entre capitalistes ne sont pas toujours un long fleuve tranquille, quand il s’agit de se partager le gâteau.
Alors que les magouilles de nos deux pitres à l’égo démesuré, secouent les États-Unis et la planète en risquant de mettre en péril l’économie mondiale, ils s’en donnent à coeur joie en s’évertuant à se salir publiquement à coup de mesquineries, de mensonges. Laissons aux médias people ce côté théâtral, mais ils nous révèlent tout de même, comment le capitalisme et sa course au profit peut nous conduire au désastre.
Michel Grossmann
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