
Les services publics semblent incontournables du paysage social, économique, voire culturel français. La preuve en est, lorsqu’une catastrophe frappe une région, on ne manque pas de leur rendre hommage. Ils ont pour rôle d’assurer à tous et partout l’accès à un certain nombre de droits fondamentaux, comme la santé, l’éducation, la justice, la sécurité mais aussi la communication, la mobilité, l’information, la culture. Et pourtant, depuis des décennies ce rôle essentiel est grignoté par les politiques libérales qui les réduit à un rôle où la carence les met dans l’incapacité de faire face à leurs responsabilités, laissant ainsi des zones géographiques entières dépourvues de leurs services. La destruction des services publics n’est pas une conséquence accidentelle de la gestion néolibérale. C’est une stratégie politique.
Au nom de la rentabilité, leurs missions ont été abandonnées ou externalisées vers le privé. Des dizaines de milliers de lits d’hôpitaux supprimés, des maternités et services d’urgences fermés, l’école publique est à l’agonie, toujours moins d’enseignants dans les écoles, les collèges et les lycées, la poste absente, moins de chercheurs et d’enseignants dans les universités, des juges et des greffiers qui croulent sous les dossiers par manque de moyens, des lignes ferroviaires supprimées, les factures d’énergie toujours plus chères, etc. la casse progressive des services publics est de plus en plus visible dans le quotidien de chacun.
L’objectif ? Démanteler les services publics, en les asphyxiant, en les privant des moyens nécessaires à leur bon fonctionnement, jusqu’à les rendre dysfonctionnels à nos yeux, pour nous persuader que les services publics ne fonctionnent plus, que nos impôts sont gaspillés pour mieux justifier leur privatisation ; c’est bien connu, qui veut noyer son chien l’accuse de la rage.
L’État et les politiques libérales qu’il mène, sabote nos services publics, les jette dans les bras de sociétés qui lorgnent sur les profits financiers que cela représente. Cette manne financière gracieusement octroyée par un État beaucoup plus économe lorsqu’il s’agit de dépenses sociales. En fin de compte, c’est bien les couches populaires et les couches moyennes qui paient l’addition. Les services publics sont le patrimoine de ceux qui n’en ont pas.
© 2025 - La Dépêche de l’Aube
Création : Agence MNKY