
Lors de sa campagne présidentielle de 2017, Marine Le Pen avait fait des pieds et des mains pour être reçue par Trump et Poutine. Si Trump lui apporte maintenant un soutien sans failles, sa rencontre avec lui fut un échec. Pour l’anecdote, il l’avait laissée faire le pied de grue dans un bar en face la tour Trump à New York sans jamais la rencontrer. Cela ne l’empêche pas d’être admirative pour Trump qui pourtant ne cesse de normaliser le racisme, le sexisme, la haine, et enthousiaste pour la politique trumpiste la croyant bénéfique pour la France.
Poutine l’avait reçue au Kremlin. En dépit des violations des droits humains et internationaux, elle lui manifesta à plusieurs reprises son admiration et entretint des liens étroits avec lui, au point de déclarer « Je ne cache pas que, dans une certaine mesure, j'admire Vladimir Poutine. Nous devons développer des relations avec Moscou, nous partageons de nombreux intérêts communs, tant sur le plan civilisationnel que stratégique ». Depuis que Poutine a mauvaise presse, elle a modéré sa position, ses envolées lyriques pour Vladimirovitch sont depuis en sourdine. Elle s’était efforcée de lisser l’image du RN, tournant les pages sombres de son père. Son assimilation avec nos deux lascars cochant presque toutes les coches du fascisme, risque d’être contre-productive pour elle et son parti et de lui porter préjudice. Après tout, elle a les amis qu’elle mérite.
Malgré une certaine proximité idéologique avec nos deux autocrates, qui n’ont pas bonne presse dans l’opinion française, elle dut donc infléchir sa position vis-à-vis d’eux. Depuis, elle minimise ses liens devenus gênants, en nuançant ses propos sur les deux troublions, afin de sauvegarder son étiquette de respectabilité républicaine, indispensable pour maintenir la pseudo dédiabolisation de son parti en vue de la présidentielle de 2027. En politique comme en relation, sa constance en honnêteté et en intégrité morale n’est pas son fort à Marine.
Michel Grossmann
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