
Avant d’être poussé vers la porte de sortie de l’Élysée, le sieur Kholer y fut secrétaire depuis 2017. Ce n’était pas un nouveau-né dans la haute administration. Directeur de cabinet de plusieurs ministères dont celui des finances avec Macron. Auparavant, il fut directeur général du trésor du ministère des finances, détaché au fonds monétaire international, il siégea comme représentant de l’État au conseil de Renault de la RATP, des aéroports de Paris, du grand port maritime du Havre et pour finir il fut engagé en tant que directeur financier de la compagnie Mediterranean Shipping Company (MSC) n° 2 mondial du fret maritime.
Directeur de campagne, conseiller et confident et lieutenant de toujours de Macron, sa discrétion n’avait pas d’égal, il fuyait les médias, on ne l’entendait pas, on ne le voyait pas. Quasiment invisible et léger comme un courant d’air, mais il risqua pourtant de déclencher des tempêtes.
Diantre, pourquoi alors, un homme aussi réservé, effacé, faisant preuve d’autant de retenue, fut soudain sous le feu des projecteurs ?
Sa subtile discrétion cachait une autre facette du personnage, frauduleuse celle-là, doublée d’un penchant amnésique puisqu’il avait oublié, selon les documents de la commission de déontologie,de déclarer ses liens familiaux avec la société MSC. Il aurait profité de ses fonctions pour défendre les intérêts de la société appartenant à sa famille, la Mediterranean Shipping Company. Des millions d’argent public pour le business (défiscalisé) pour les cousins Kohler ; mon cher cousin vous avez dit bizarre, comme c’est bizarre…
Pour faire court et sans vouloir charger la bourrique, on retrouve son nom dans différentes affaires, ses allers retours et mélange des genres entre public et privé relevaient du conflit d’intérêt.
Néanmoins, toujours soutenu mordicus par le président, se considérant au-dessus des lois, il refusa d'être auditionné par la commission des finances de l'Assemblée nationale, qui souhaitait l'entendre, entre autres, dans le cadre de son enquête sur le dérapage du déficit public de la France. Après sa déconvenue avec deux de ses anciennes ministres (Emmanuelle Wagon et Françoise Nyssens) pour conflit d’intérêt, le président avait pourtant promis une moralisation radicale de la vie politique, un acte manqué de plus. Les « Dupont et Dupont » du palais présidentiel, portaient atteinte aux principes d’exemplarité de l’exécutif, c’est accablant.
Louis Michel
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