

Sur l’ensemble du territoire français, à la date du 7 mars 2025 on recense 22 féminicides, en très grande majorité dus à la volonté de séparation de la part de la femme, ressentie par l’homme comme une spoliation. Le Code civil mis en place par Napoléon en 1804 précisait en effet que l’épouse était la propriété du mari au même titre que ses enfants, et certains en sont toujours là. Et même si la loi du 6 Fructidor An II (23 août 1794), toujours en vigueur, dit qu’aucun citoyen ne pourra porter de nom ni de prénom autre que ceux exprimés dans son acte de naissance : ceux qui les auraient quittés seront tenus de les reprendre, l’usage patriarcal d’imposer le nom du mari à l’épouse est toujours toléré bien qu’illégal ; cet usage signe de fait l’acte de propriété du mari sur l’épouse. Il suffit d’ailleurs de regarder la page nécrologique pour observer que le nom de naissance des femmes mariées défuntes est encore aujourd’hui, sauf exception, en petits caractères sous le nom du mari. L’idée de propriété maritale est donc toujours vivace. Une avancée significative, car symbolique, serait de faire respecter la loi et d’interdire, comme on a interdit le mademoiselle pour les femmes majeures, le changement de nom au profit du mari ; l’Italie et l’Espagne le font bien…
Dans le même ordre d’idée, en cas de violences intrafamiliales, il serait logique d’imposer à l’auteur des violences de quitter le domicile et non l’inverse, ce qui oblige souvent les enfants à changer d’école et donc de copains, et la femme à s’adapter en fonction de son lieu de travail. Mais le concept intégré de l’homme pater familias, même défaillant, veut qu’il reste aussi maître du « domicile conjugal », même si c’est une location. La France, qui n’a permis aux femmes de travailler et d’ouvrir un compte bancaire sans l'accord du mari qu’en 1965, montre toujours peu d'entrain à émanciper les femmes de la propriété masculine. Son ancien statut de fille aînée de l’Église y est évidemment pour quelque chose, mais il serait temps qu’elle s’engage enfin dans la modernité.
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