Malencontreux hasard, l’affaire est trop grave de conséquences pour en plaisanter, mais le fondateur de l’institution de ND de Bétharram, le prêtre Michel Garicoïts avait de toute évidence, ça ne s’invente pas, un nom prémonitoire.
Depuis plusieurs décennies il s’en passait de belles à Notre Dame de Bétharram. Dans cet établissement privé catholique sous contrat avec l’État, “le massacre des innocents” s’y perpétuait. L’établissement est visé par 112 plaintes d’anciens élèves pensionnaires pour des faits de violences sexuelles et physiques, commises par des prêtres et des laïcs.
Le parquet de Pau mène l’enquête, laissons la justice faire son travail. Le but n’est pas d’aboyer avec les loups. Notre sujet d’intérêt se situe autre part, il s’agit de savoir si notre Premier ministre est un menteur.
Le Premier ministre, François Bayrou, contrairement à ce qu’il soutient, est accusé d’avoir eu connaissance de ces violences. Sa proximité l’aurait amené à couvrir l’institution catholique. En tout cas la bienveillance ou les possibles complicités dont aurait bénéficié Notre-Dame de Bétharram laissent un doute sur l’implication de notre Béarnais.
Même s’il déclare ne pas assumer d’ambiguïté entre la religion et la politique, je ne lui donne pas le bon Dieu sans confession. Preuve en est, il faut se rappeler que dans la nuit du 14/15 décembre 1993, le Parlement adoptait à la sauvette la loi dite Bourg-Broc ou Bayrou (alors ministre de l’Éducation nationale), visant à supprimer toute contrainte en matière de financement des écoles privées.
Dans son homélie devant le Parlement, le père Bayrou affirmait « Je n'ai jamais été informé de quoi que ce soit, de violences ou de violences à fortiori sexuelles. Je récuse les polémiques artificielles sur ce sujet ». Des journalistes d’investigations, un juge et un collectif de victimes, preuves à l’appui, soutiennent mordicus le contraire.
Après enquête, s’il était reconnu coupable pour non-dénonciation de crime pour agression sexuelle sur mineur, son avenir deviendrait incertain à Matignon. Dans l’attente de connaître la vérité soyons miséricordieux.
Proche intellectuellement des jésuites et du pape François, le Premier ministre assume publiquement et avec courage sa foi de catholique pratiquant, ce qui est son droit le plus strict. En bon chrétien, il devrait se rappeler que Satan est le père du mensonge. Dieu enseigne que tout mensonge est un péché. Le mensonge est contraire au message de l’Évangile, le Christ parle lui-même à plusieurs reprises de ce sujet, « Détourne-moi de la voie du mensonge » (Psaumes 118,29).
Un Premier ministre doublé d’un chrétien pratiquant, nous étions en droit de nous attendre à plus de probité. Mais comme disait l’autre « on fabrique de la probité avec toutes sortes de vices, comme on fait du papier blanc avec des guenilles de couleurs. »
Pax vobiscum mes frères, alléluia.
Louis Michel
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