
La Grande Muette est sourde à la réindustrialisation de notre pays, les uniformes militaires français « seront de la revue » au défilé du 14juillet. L’entreprise française qui vient de perdre le contrat avec le ministère des Armées, va devoir fermer son site de Calais. Ses uniformes étaient entièrement fabriqués en France. La perte de ce marché aura des répercussions directes en France entraînant la suppression de 65 emplois.
Le Directeur général de l’entreprise, exprime son indignation face à cette situation, soulignant que son usine avait déjà perdu plusieurs marchés publics (SNCF, RATP) au profit d’entreprises délocalisant leur production. Cette situation met en lumière les défis auxquels est confrontée l’industrie textile française, notamment la concurrence des entreprises qui externalisent leur production pour réduire les coûts. Elle soulève également des questions sur la stratégie industrielle nationale et la capacité à préserver le savoir-faire et l’emploi sur le territoire français.
L’attribution du marché a été donné à une autre entreprise française située près de Toulouse, certes qui emploie 200 ouvriers en France, mais qui emploie 1000 personnes à Madagascar. L’argument du Directeur « Si on voulait relocaliser, on aurait du mal à trouver les gens pour le faire ». Il suffirait peut-être de mieux les former et de mieux les payer…
Les acheteurs publics, au garde-à-vous, ont acheté au meilleur prix en raison des contraintes budgétaires. Pour équilibrer la décision d’achat n’aurait-il pas fallu mettre dans la balance, la mort à court terme du secteur textile en France, le coût social qu’il faudra payer (chômage) ainsi que la détresse des familles. Comme Madagascar, n’est pas la porte d’à côté, il y aura aussi des conséquences sur l’environnement…
Contrairement aux discours patronaux, ce ne sont pas les salaires qui induisent le manque de compétitivité, c’est la financiarisation de la gestion des entreprises qui fragilise l’industrie dans sa capacité à répondre aux besoins économiques, sociaux et environnementaux. La CGT a recensé 300 plans de licenciements, les filières industrielles sont touchées de plein fouet. La réindustrialisation chère à Macron a du plomb dans l’aile. Comme disait mon adjudant ; J’veux pas l’savoir, rompez les rangs !
Louis Michel
* Expressions militaires et argotiques utilisées dans le texte : Passer l’arme à gauche : mourir. La Grande Muette : désigne l’armée. Être de la revue : ne pas participer.
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