
La vérité périrait de désespoir sans le mensonge. Heureusement avec notre ministre déléguée Aurore Bergé et les macroniens de tous poils, elle a de beaux jours devant elle.
Lors de sa venue le 31 janvier dernier à l’ARIPA de Troyes, (l’agence de recouvrement et d'intermédiation des pensions alimentaires créée en 2017, dont la mission englobe toutes les difficultés liées au non-paiement des pensions alimentaires) elle avait mobilisé tout un arsenal de caméras de télévision, d’assistants et de notables pour constater un dispositif mis en place depuis fin novembre 2023.
Certes elle en a bien le droit, ce qui est plus troublant c’est qu’elle déclare à la presse « on a mis en place un nouveau service public ». Propos tenant plus de la fanfaronnade qu’à la véracité des faits quand on sait qu’elle n’y est pour rien. D’autant que l’utilisation de l’esbroufe est là pour masquer la totale adhésion de son président à des dogmes ultras libéraux et à une vision étriquée du Service public.
Preuve en est, le 12 mars 2024, Emmanuel Macron adressait aux hauts fonctionnaires un discours révélateur de sa volonté de détruire la Fonction Publique en intimant le devoir d’accélérer et d’exécuter les réformes pour obtenir des résultats.
C’était aussi sans compter avec la scoumoune qui s’était invitée à cette journée. Le Procureur général près la Cour de cassation a annoncé ce même vendredi 31 janvier l’ouverture d’une information judiciaire à la Cour de justice de la République, pour faux témoignage contre Aurore Bergé. Elle avait juré sous serment devant la commission de l’Assemblée nationale, alors qu’elle était ministre des Familles entre juillet 2023 et janvier 2024, n’entretenir aucun lien avec la déléguée générale de la Fédération des entreprises de crèche. Elle aurait passé, selon ses dires, un « pacte de non-agression » avec cette lobbyiste, qu’elle considère comme « une copine très aidante ».
Par ailleurs, en plus du mensonge ses critères moraux laissent à désirer. À partir de nombreux témoignages, il est montré que certaines de ces crèches privées sont accusées de « faire du profit une priorité », et de faire « primer le critère financier sur la qualité de l’accueil ». En 2023, elles ont déjà été épinglées par un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales pour des pratiques pouvant s’apparenter « à de la maltraitance ».
LOUIS MICHEL
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