Romilly-sur-Seine – Le Coq Sportif
La mise en redressement judiciaire du Coq Sportif avec recherche d’un repreneur doit-elle pour autant laisser tourner la page de la gestion du fonds de pension suisse AIRESIS comme Éric Vuillemin semble vouloir le faire ? Certainement pas. Il appartient en effet à l’État et aux différentes collectivités territoriales qui ont apporté des fonds publics très importants de savoir à quoi ils ont servi.
La fédération CGT du textile habillement parle de 50 millions d’euros, dans ce cadre la proposition de Fethi Cheikh, élu communiste, de demander un audit financier sur la gestion du Coq Sportif et sur l’utilisation des fonds publics est tout à fait pertinente. Il appartient au préfet, représentant de l’Etat dans le département, d’engager ce travail car tourner aussi facilement la page de la gestion d’AIRESIS, qui rappelons le détient 70% du capital du Coq Sportif serait irresponsable. En effet les fonds publics ont été attribués sur la base d’un projet de relocalisation et de création d’emplois. Or, s’il y a bien un domaine où les engagements n’ont pas été tenus, c’est bien celui de l’emploi.
La presse auboise écrivait le 25 septembre 2015 : « L’annonce de la création de 200 emplois d’ici fin 2018, en plus des 45 actuels, a été faite hier soir ». Aujourd’hui seulement 135 salariés y travaillent. C’est donc bien loin des objectifs annoncés, objectifs qui justifiaient le versement des fameux fonds publics.
Une gestion faite de déboires
« Fin de collaboration, défaut de paiement, ça se termine mal avec le Coq » titrait le journal La Tribune du 6 octobre 2021. Déjà à cette époque, le PDG du Coq Sportif, M Beausir, s’était confié au journal L’Equipe pour évoquer les soucis que connaissait la marque.
Suite à l’annonce par le PDG de la fin de la collaboration avec l’AS Saint-Etienne pour défaut de paiements, mais aussi avec le Racing 92 et le Tour de France, le chiffre d’affaires a chuté de 87 millions d’euros et une perte de 19,6 millions d’euros a été constatée en 2019. Par la suite un litige avec la Fédération Française de Rugby a été dévoilé : litige de plus de 5 millions d’euros aux dépens du Coq Sportif. Et dernièrement le Coq Sportif a annoncé la fin du partenariat avec l’Estac.
Or malgré les promesses de redressement faites par le PDG, la situation financière et économique de l’entreprise a continué de se dégrader. Des pertes considérables ont été enregistrées en 2023 : 37 millions d’euros puis 18,2 millions pour les six premiers mois de 2024. Après tout cela, comment tourner la page de cette période ?
La gestion du Coq par le fonds de pension suisse tant adoubé par le maire de Romilly est bien en cause quand autant de fonds publics sont déversés sans aucun contrôle. Il appartient aux différents pourvoyeurs de fonds ; l’État et les Collectivités territoriales de rechercher à quoi ces fonds ont servi avant de se relancer avec un nouveau repreneur. Repreneur qui d’ailleurs, à n’en pas douter, sollicitera lui aussi des subventions et aides financières diverses.
Le suivi des engagements puis le contrôle de l’utilisation des fonds publics, comme le demandent les communistes, sont une nécessité absolue car il s’agit bien de notre argent. Pour cela, les travailleurs et leurs organisation syndicales doivent disposer de véritables droits et pouvoirs d’interventions comme le propose là encore le PCF.
À chaque fois que des fonds publics sont attribués à une entreprise, ils doivent être conditionnés à des critères favorisant l’emploi, la formation, les salaires et des investissements permettant le développement des productions.
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