G. Darmanin vient de créer son parti, Populaires, et, puisque c'est censé plaire au peuple, ça part bien : il veut déjà abolir les 35h dans le privé et, interrogé par France Info sur l'impôt supplémentaire concernant les couples sans enfants déclarant 500 000€/ an et les super profits des entreprises, il répond, comme si cela allait de soi : « L'argent des plus riches, il doit aller à l'économie, il ne doit pas aller dans les caisses publiques ». Mais où vont en réalité les super profits ?
Essentiellement à l'achat de nouvelles actions, en particulier dans l'économie du luxe, et/ou dans les paradis fiscaux. Comme les profits sont faits sur la rémunération des travailleurs, le prix des actions grimpe mécaniquement par la réduction de la masse salariale qui comprend évidemment les licenciements. Pas très populaire, et plutôt insultant pour le monde du travail, ces propositions... Un Carlos Tavares au salaire de 100 000€/jour qui licencie et supprime des postes à tour de bras dans le groupe Stellantis, justifie aujourd’hui cette politique managériale avec cynisme : il est normal que tout le corps social de l'entreprise se mobilise pour réduire ses coûts. Ainsi, pour lui, l’intérêt de l’entreprise, c’est-à-dire des actionnaires, doit être compris par les travailleurs car leur intérêt et celui des actionnaires se confondraient. Confondant, effectivement. Le vice-président du Conseil des ministres italien, A.Tajani, lui non plus, ne veut pas entendre parler d'une taxe sur les super profits parce qu'elle serait « de culture soviétique » . On part de loin...
Comme Darmanin, il est allergique à l'impôt sur les plus riches mais, en fait, c'est la fonction de l'impôt qu'ils rejettent : un versement obligatoire aux administrations publiques, pour financer les dépenses publiques et réduire les inégalités sociales. Inégalités créées d'abord par le capitalisme. Une allergie sans doute expliquée par une phrase attribuée à Marx : Il n'y a qu'une seule façon de tuer le capitalisme : des impôts, des impôts et toujours plus d'impôts.
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