Département
La communauté de communes du Barsuraubois (CCRB) réunie le 11 septembre a décidé de voter des exonérations fiscales en faveur des entreprises et de la maison de santé dans le but d’attirer de nouveaux médecins.
Il est vrai que comme l’a rappelé la CGT de Bar Sur Aube au cours d’une conférence de presse le 30 avril dernier : « Les 10889 habitants de la CCRB ne peuvent compter que sur trois médecins traitants pour se soigner ». Pourtant, force est de constater que la solution consistant à accorder des aides aux collectivités locales pour l’installation de nouveaux médecins ne fonctionne pas.
En effet, comme le relatait la déléguée auboise de l’agence régionale de santé, l’Aube reste « l’un des seuls départements qui est entièrement considéré comme une zone prioritaire ». La création dans notre département d’une trentaine de maisons de santé présentée comme la solution des solutions n’a pas changé grand chose.
Concurrence et surenchère :
Voilà à quoi se trouvent confrontés les élus locaux car très vite a été constaté que la constitution de structures de santé ne suffisait pas. Pressées légitimement par les habitants de leur territoire confrontés au manque de médecins et de spécialistes, les collectivités locales se sont aussi lancées dans une surenchère d'aides financières à l’installation de nouveaux médecins.
Dans ce domaine, Eric Vuillemin, le maire de Romilly détient sans aucun doute la palme d’or (voir l’article sur le Conseil municipal).
Une situation que déplorent les élus de notre département, comme le maire de Saint-Julien-les- Villas déclarant à la presse du 3 avril dernier: « ce qui est dommage c’est que nous n’ayons pas encore une vision à l’échelle du département ni de Troyes Champagne Métropole, où l’on se partagerait les médecins plutôt que de se les piquer ». Tout à fait d’accord à condition de ne pas se partager la misère et qu’il y ait suffisamment de médecins formés.
Même constat du côté de la CCRB où Marie Noëlle Rigolot première vice présidente, déplore, tout en s’y inscrivant, « la concurrence qui existe entre les territoires » ; « il semble difficile de ne pas accorder cette exonération » devait-elle indiquer.
Devoir faire toujours plus à la place de l’État avec toujours moins de moyens financiers
Les collectivités locales se trouvent donc confrontées à un double dilemme.
1. Remplacer de plus en plus l’État sur des missions qui sont de son ressort.
2. Les gouvernements successifs rognent toujours plus dans les dotations accordées aux communes et communautés de communes.
Après le financement de polices municipales, elles doivent mettre la main à la poche pour essayer de faire venir de nouveaux médecins. Il appartient pourtant à l'État d’assumer ses missions régaliennes, comme la sécurité et la tranquillité publique tout comme l’accès aux soins sur l’ensemble du territoire national. Comme dans les précédents gouvernements, ce n’est pas le chemin emprunté par celui de M. Barnier dont le seul objectif va être la poursuite de la baisse des dépenses publiques au lieu de regarder du côté de l’augmentation des recettes de l'État. Or les collectivités locales risquent d’être particulièrement mises à contribution.
Une autre répartition des richesses et surtout une autre utilisation de l’argent des banques et des entreprises permettraient d’augmenter les recettes de l'État pour plus de dépenses publiques utiles aux habitants.
Mais attention, le matraquage quotidien sur la dette et le déficit de l'État n’a pas d’autre objectif que de nous détourner des vrais combats à mener. Ne tombons pas dans le piège, ne craignons pas d’affronter le débat.
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