« La France est une balise politique », écrit Madeleine von Holzen, rédactrice en chef du quotidien suisse Le Temps, le soir même du scrutin, « Elle a érigé des principes républicains qui placent l’universalisme au sommet de ses valeurs. Ce pilier hérité de la philosophie des Lumières affirme l’existence d’une unité du genre humain et celle d’un état de droit pour tous les citoyens. C’est le refus des particularismes, privilèges et inégalités de droits. Voir la France s’en éloigner, c’est se mettre à douter de la possibilité d’une société humaniste. »
La balise est depuis longtemps à la dérive, mais ce qui a changé avec le coup de tonnerre du 30 juin c'est la possibilité de revenir à des temps que l'on croyait définitivement abolis : l'Ancien Régime pour les privilèges et les inégalités de droits, signés par la préférence nationale, et le régime de Vichy avec la recherche des origines de citoyens français ( interdiction de la bi-nationalité pour certains emplois qui évoque l'interdiction faite aux juifs en 40 d'occuper des postes dans la fonction publique et dans les professions commerciales et industrielles ).
Quel projet est proposé par le RN ? L'universalisme étant abandonné par ce parti, reste le repli sur soi, avec des mesures procycliques qui vont dans le sens de l'appauvrissement ( ex : augmenter les salaires en baissant les cotisations sociales ) quand il faudrait adopter des mesures contracycliques, comme le prévoit le NFP, pour augmenter la part de richesses redistribuée et la création de richesses ( ex : une augmentation des salaires financée par la baisse du coût du capital pour les entreprises ). Le vote du 7 juillet est donc le choix entre le retour d'un passé décliniste ou la possibilité d'une société humaniste.
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