

La cause est entendue : le programme du RN, squelettique, se limite à quelques mesures économiques non compensées par des recettes : baisse de la TVA sur les produits énergétiques tout de suite ; pour celle sur les produits de première nécessité, on verra plus tard si l'audit des comptes publics le permet et, parions-le, il ne le permettra pas ; pourtant « première nécessité » a un sens... Un programme illibéral fait pour les affaires mais pas pour la population, avec bien sûr de la préférence nationale et de la xénophobie pour faire des étrangers des employés dociles acceptant des salaires dérisoires, car le RN divise pour mieux servir le capital. Retour aux années 30.
En face le NFP veut lever de nouveaux impôts, l'idée étant que les impôts levés n'aillent pas à ceux qui en paient le moins, les riches, mais bien au service de l'intérêt général. « Une hérésie pure et simple » s'époumonent les libéraux : ce qui les dérange est la redistribution qui sera obtenue par la fin des privilèges fiscaux réservés aux gros revenus et aux gros patrimoines. Que la Sécurité sociale, et ce que cela comprend en termes de santé et de protection sociale, soit affaiblie par ces privilèges ne les inquiète pas, ils peuvent payer leurs soins ; que l'Éducation nationale manque de professeurs, pas de problème, ils vont dans le privé, de préférence subventionné par l'État. Mais que l'on touche aux dividendes et à leur fortune personnelle, acquise par le travail des autres et/ou l'héritage, voilà qui est inacceptable : l'éternel retour de l'Ancien Régime.
Alors porter le SMIC brut à 2000€, là « c'est du délire ! », même si cela représente environ 15% d'augmentation, soit le taux de l'inflation. Le torpillage du programme économique du NFP* par les serviteurs du capital de tout poil n'a bien sûr rien d'étonnant : l'argent est le premier enjeu politique de la lutte des classes et la nuit du 4 août à l'Assemblée nationale approche.
* Voir notre article sur le financement du programme.
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