L'espoir renaît. « Voilà ce dont on a besoin ; l'espoir. C'était le manque d'espoir qui abattait les hommes » a écrit Charles Bukowski*. Par manque d'espoir, beaucoup se sont agglutinés au bord du cratère du volcan suivant ceux qui s'y sont déjà jetés. La gauche, miroir terni puis fracassé en éclats embués ; la gauche des grandes conquêtes sociales, arrachées dans l'adversité par sa puissance ; la gauche, fleuve tumultueux et fécond ; la gauche, telle le Phénix, renaît de ses cendres. On dit que l'espoir fait vivre. Il peut aussi tuer la bête immonde, manoeuvrière, salivante devant la proie qu'elle croyait à l'agonie. L'espoir est une arme de construction massive, il donne la force de briser les chaînes, il donne à voir une vie meilleure, aujourd'hui possible, demain consolidée par d'autres améliorations, d'autres conquêtes.
À qui la faute de la désespérance ? Aux hypocrites du « ni, ni » au nom de leurs « valeurs républicaines », aux parrains, pour le « bien » de la démocratie, de l'extrême droite lepéniste ou de Zemmour, comme le fut, pour la présidentielle, le maire de Romilly-sur-Seine ? Et dont le parti hurle aujourd'hui aux loups et dit vouloir passer le balai à "Chiotti". Face aux apprentis-sorciers, jamais le PCF n'a cédé. Sans relâche, malgré les sarcasmes des uns, les mensonges d'autres, pas un seul instant, face à la crue brunâtre, il n'a cessé d'écoper. Les communistes peuvent être fiers : « Soyez dignes de nous », écrivait Guy Môquet dans sa dernière lettre. Le serment d'unité de la gauche pris en début de semaine doit s'entendre sur le long terme. Mais il nous revient aussi, à chacune et à chacun, comme le disait Thorez en 1946, de « retrousser les manches » pour que ça aille « encore mieux ». L'espoir peut soulever des montagnes.
* Factotum - 1975
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