Il est facile de prédire ce qui va arriver si, en Europe comme en France, les extrêmes droites viennent au pouvoir : l'Italie et la Hongrie sont au banc d'essai. En Italie, Meloni a remplacé le revenu de citoyenneté (= RSA) par une allocation « d'inclusion » réservée seulement aux handicapés et aux plus de 60 ans qui ont en charge des enfants ou des adultes handicapés. Même la Commission UE a dénoncé l'impact désastreux de cette mesure sur la grande pauvreté et la pauvreté infantile. La stagnation des salaires, structurellement bas car le SMIC n'existe pas, le faible taux d'emploi associé à une forte proportion de ménages à un seul revenu, créent ainsi des millions de travailleurs pauvres, qui ne peuvent pas compter sur des services publics exsangues. Et Meloni, qui ne supporte pas les contre-pouvoirs, a pris le contrôle des chaînes de la RAI et de la nomination des magistrats. La Duce vita.
Dans la Hongrie d'Orban la télévision publique est passée en holding, le statut de fonctionnaire des enseignants a été abrogé et ils sont « mobilisables pour des missions délocalisées » : on peut les muter n'importe où, n'importe quand, comme des soldats. Ils deviennent des agents de l'éducation payés au mérite, avec une liberté surveillée d'enseignement, mais le contrôle de leur ordinateur personnel qui était prévu a été supprimé. Résultat : de nombreuses démissions, une pénurie croissante d'enseignants et des parents hongrois qui scolarisent leurs enfants en Autriche. Dans son programme, M. Le Pen prévoit la suppression des Instituts nationaux supérieurs du professorat et de l'éducation « contribuant à diffuser une idéologie délétère dans l’institution scolaire ». Pour la reprise en main idéologique et l'intérêt du capital, l'audiovisuel public serait privatisé, en attendant les autres services publics. Quant aux travailleurs, le RN a toujours voté contre leurs intérêts. Alors, forza, Léon, forza ! Un autre avenir est possible !
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