L’Histoire fourmille d'événements surgis d’on ne sait où et qui mènent vers l’imprévu. L'agitation sur les campus français en 1968 a débuté par une revendication de mixité des dortoirs estudiantins. La contestation dans les universités américaines en fournit un autre exemple. Cette véritable cocotte-minute commence à inquiéter les institutions. On la croyait limitée. Aujourd’hui, elle s’étend à tout le pays. Pour le moment, pas de victime, une surprise quand on connaît la détente facile de la police américaine et de la Garde nationale.
C’est la situation inhumaine des Palestiniens qui motive les contestataires des campus. Une forme respectable de solidarité qui dépasse les clivages idéologiques, peut-être aussi les brouille. Trop souvent on reste pantois devant l’indigence des arguments et la méconnaissance des faits. Un constat que l’on peut également établir dans les IEP (Sciences-po) de France. On l’a vu avec le symbole des « mains ensanglantées » mis en exergue pour dénoncer la politique de guerre totale de Netanyahou. Certains manifestants ont plaidé l’ignorance. Effarant, sinon inquiétant, pour des étudiants censés connaître l’histoire contemporaine ! Ou bien les programmes mériteraient un sérieux toilettage.
Bien malin qui peut dire sur quoi va déboucher cette agitation estudiantine. Le gouvernement américain, comme celui de la France, se rassurent en affirmant que le mouvement est minoritaire. Pas sûr, au vu de son extension en Europe, que le proche avenir confirme ces pronostics. Biden, pragmatique car en pleine campagne électorale, annonçait la semaine dernière la « suspension » de « certaines » livraisons d'armes à Israël. L'idée a été longue à cheminer. Et pour reprendre une formule de Pierre Dac, « il est plus facile de faire sortir le dentifrice du tube que de l’y faire rentrer ».
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