Le magazine Femme actuelle vient de publier un classement des villes en fonction de la qualité de vie qu'elles offrent aux femmes sur 4 critères : l’offre de soins spécifiques, la sécurité, le cadre de vie et l’action des autorités municipales. Sur 50 villes testées, Troyes arrive à la 48ème place. Mais comment se peut-il... L'offre de soins spécifiques dans un désert médical est bien sûr très restreinte ; la sécurité, elle, n'est pas si mal notée ; le coeur énorme qui palpite sur les quais et les jolies façades ne suffisent pas à compenser le manque d'activité économique et la galère des petits boulots et du chômage. Mais ce qui apparaît comme vraiment dérangeant est le fait que sur 16 adjoints et adjointes au maire, il y ait une délégation à la protection animale et aucune aux droits des femmes. Certes la maire adjointe chargée de la protection animale, est aussi chargée des espaces paysagers, de la propreté et du cadre de vie ; certes le budget pour la protection animale est faible, mais le signal est fort : Troyes compte en 2020 52,5% de femmes, et sur les 4266 familles monoparentales avec enfant, 84% ont une femme à leur tête ; dans une ville au taux de pauvreté et de chômage supérieur à la moyenne nationale, il aurait été nécessaire de prévoir une délégation aux droits des femmes et à l'égalité F/H, car si les femmes doivent toujours se battre pour les faire respecter, que dire des femmes en situation de fragilité sociale et économique ?
Cette délégation, la conseillère communiste Anna Zajac l'avait demandée lors du Conseil municipal du 8 mars 23 et F. Baroin lui avait répondu qu'il était d'accord. Mais ce type de délégation présuppose l'intervention d'un cabinet d'études pour identifier et analyser les inégalités entre les femmes et les hommes sur un territoire, en s'intéressant notamment à la responsabilité de l'action publique locale...Curieusement, rien de tout cela n'apparaît au budget récemment voté. Un oubli, sûrement.
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