Épilogue du feuilleton Bygmalion. L’histoire d’une campagne électorale qui a coûté beaucoup trop cher pour un candidat dont la Justice dit qu’il ne pouvait ignorer une telle sortie de route. L’histoire d’une élection coup de poker pour Bismuth – Sarkozy. Malheur au perdant. Il a perdu. Entraînant dans sa chute les seconds couteaux de combines financières frauduleuses, pire, amorales. Les noms des co-condamnés seront vite oubliés : ils n’ont pas exercé la plus haute fonction de la Vè République.
L’ancien président, deux fois ministre de l'Intérieur de Jacques Chirac, avocat de profession, lui, se voit fiché pour une deuxième condamnation. Comme Jacques Chirac, pour des emplois fictifs à l’époque où il était maire de Paris. Avant eux, les casiers judiciaires des Présidents étaient - officiellement - sans tache. Pourtant, la politique et l’argent sont un mélange instable. Il en a toujours été ainsi. Une « propriété émergente », comme disent les scientifiques, dans la course pour l'obtention du pouvoir ? Souvent, les « collaborateurs » ont joué les rôles de fusibles ou d’étouffoirs : le plus célèbre d’entre eux étant Juppé en 2004.
Presque oubliés, les scandales Urba ou de la MNEF sont là aussi pour rappeler que, naguère, une gauche a trop fricoté avec les combines de gros sous. Sans parler des « cas » individuels : Fillon, Cahuzac et tutti quanti. Seule vertu, peut-être, de l’épisode : il y a parfois un retour de manivelle. Déjà condamné dans « l’affaire des écoutes » en 2021, Sarkozy est loin d’avoir terminé sa Carmagnole avec les juges. Le dossier gigogne du « financement libyen » est inscrit dans son carnet de bal pour 2025. Une autre histoire de campagne, en 2007 celle-là. Cet inventaire – incomplet – des turpitudes de la République est un clou rouillé de plus fiché au coeur de ce que devrait être une éthique politique, ajoutant de la défiance à la méfiance quasi générale. Une charogne de plus offerte à la convoitise, gouttelants de bave, des loups, hou, hou…
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