L'homme le plus riche du monde a bien du souci : la grève des mécaniciens Tesla en Suède qui a débuté le 27 octobre, s'est propagée comme une traînée de poudre au Danemark, en Finlande et en Norvège. Tout cela à cause du refus de E. Musk de signer une convention collective avec les syndicats définissant salaires, temps de travail et avantages pour celles et ceux qui travaillent pour Tesla, car ni la Suède ni les autres pays concernés ne disposent de loi imposant un salaire minimal.
Cependant c'est la Norvège qui pose le plus de problèmes à Musk : c'est un pays très soucieux de l'environnement et d'abondante production électrique, 92% grâce aux barrages hydroélectriques ; 86% des véhicules neufs vendus en 2022 étaient d'ailleurs électriques, Tesla en tête. Donc un marché durable et très profitable.
Mais le Fonds Souverain de Norvège, l'un des principaux actionnaires de Tesla, vient de se ranger du côté des travailleurs, même s'il n'a pas l'intention de retirer ses investissements pour l'instant ; pour l'instant seulement. Le gestionnaire de ce fonds, la Norges Bank Investment Management, qui est le 7ème actionnaire de Tesla avec 6,8 Mds $, a déclaré que les entreprises dans lesquelles ils investissent doivent impérativement respecter les droits de l'homme et du travailleur et a invité Musk à le faire rapidement. Le Fonds de pension de l'État suédois (247 Mds $) et un Fonds de pension danois (24 Mds $) qui sont aussi actionnaires de Tesla ont fait de même.
Ce conflit, que M. Musk traite de « folie », est emblématique de l'importance que prend la responsabilité sociale de l'entreprise quand elle est adossée à un financement qui l'exige et, surtout, à de puissants syndicats qui peuvent mettre les profits à l'arrêt. Un monde parallèle et horrifiant pour Monsieur Musk.
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