Pauvreté - Pouvoir d’achat
Dans les ombres de la sérénité champenoise, le département de l’Aube résonne d’une réalité souvent occultée : la pauvreté. Les ruelles de Troyes ne racontent pas seulement l’histoire médiévale, mais aussi le récit actuel de travailleurs, étudiants, retraités luttant contre la précarité. Des emplois instables, des contrats précaires, des retraités isolés, une réalité qui résonne bien au-delà de la ville tricasse.
Romilly-sur-Seine, autrefois foyer de solidarité et d’innovation sociale, se retrouve aujourd’hui piégée dans les filets du laxisme politique du maire de droite, à l’instar du rapport d’Analyse des besoins sociaux, tel un cri d’alarme,qui demeure pourtant lettre morte. La révocation du service de portage de repas destinés aux personnes âgées est une atteinte alarmante de leur autonomie alimentaire.
Des familles auboises font face à un défi quotidien pour joindre les deux bouts, avec des conséquences dramatiques sur la stabilité sociale, les reléguant, à leur insu, au statut de nouveaux démunis. La pauvreté dans l’Aube n’est pas une abstraction statistique mais une réalité quotidienne pour de nombreux habitants. Les associations caritatives crient à l’aide, des initiatives de solidarité sont confrontées à l’ immobilisme et l’inaction des pouvoirs publics. Cependant la lutte contre la pauvreté ne se limite pas à des campagnes ponctuelles d’assistances, comme lors d’un incendie où il y a des pompiers pour arrêter le désastre. Au-delà de l’urgence, il est nécessaire de prendre en compte la situation économique de chaque personne.
Pauvreté persistante sous la domination de la droite et l’extrême droite.
Alors que la droite et l’extrême droite lepéniste maintiennent leur emprise, les résultats concrets pour les populations dessinent une réalité où la précarité persiste malgré les discours électoraux qui ont promis monts et merveilles, mais qui se sont révélés être des coquilles vides, avec des promesses radieuses mais déconnectées. La question se pose : le département, collectivité de solidarité par excellence, ignore-t-il délibérément la misère en regardant ailleurs ? Ou est- ce le résultat d’une indifférence tacite ? Les députés et sénateurs LR et RN sont-ils suffisamment sensibles aux réalités des plus vénérables ? Demandée à l’Assemblée nationale par le PCF, EELV, LFI et le PS, la hausse du smic à hauteur de 1500 € n’a pas été votée par les députés aubois.
Alors que l’éloignement du marché du travail est en hausse chez les plus pauvres (44% en 2012 contre 61% en 2022 selon le Secours catholique) le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, entend réduire la durée d’indemnisation des chômeurs de plus 55 ans, les précipitant dans la pauvreté. Pourtant les politiques publiques jouent un rôle central dans la lutte contre la pauvreté. Il est essentiel que les élus se penchent sur des mesures robustes visant à améliorer l’accès à l’éducation, aux soins de santé et à un logement décent. En investissant dans ces domaines, nous jetons les bases d’une société plus équitable.
Travail et dignité humaine.
Les plus modestes sont confrontés à l’exposition du coût de l’énergie mais aussi aux difficultés du quotidien. Dans le même temps, entre avril et juin 2023, la hausse des dividendes versés a été particulièrement marquée en France avec un bond de 13%. Une situation insupportable pour tous ceux qui ne savent pas où dormir ou qui ont travaillé pendant toute leur vie pour se retrouver en fragilité invisible. Les salariés et retraités concernés ne demandent pas l’aumône, ils revendiquent le respect. Ils ont raison : la lutte contre la pauvreté ne peut se limiter à des interventions d’urgence. Elle doit déboucher sur de vrais emplois. Le travail, quoi qu’en disent certaines forces de gauche, est un élément fondamental de la dignité humaine et la France du XXI siècle a les moyens d’éradiquer la pauvreté. Reste à le vouloir.
Taux de pauvreté Source : Insee, Filosofi 2019.
Romilly sur Seine : 4010 personnes pauvres soit 28% des habitants de la population vivent sous le seuil de la pauvreté. Ce taux de pauvreté est supérieur à celui de la France métropolitaine de 14 points et de 12 points à celui de l’Aube.
Aube : 47 370 personnes pauvres soit 16.2%.
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