LES VENDANGES DE LA HONTE

LES VENDANGES DE LA HONTE

6 octobre 2023

Champagne – Marne

Sandra Blaise, Conseillère régionale PCF est intervenue au Conseil régional du Grand Est au sujet de ce que le ministère public a qualifié de « traite d’être humain » lors des vendanges du Champagne dans le département de la Marne.

Ce département se caractérise par le fait que ce sont les grandes maisons de Champagne qui sont propriétaires de la majorité des parcelles de vigne, contrairement à notre département de l’Aube.

L’Humanité ainsi que L’Union du 21 septembre dernier ont révélé cette affaire. Le récit des travailleurs et des syndicats est édifiant : Une cinquantaine de vendangeurs, en partie sans-papiers, partis en bus depuis la région parisienne, logés dans des conditions inhumaines, tant sur le plan de l’hygiène que de la sécurité, à peine nourris. Le bilan de ces vendanges marnaises est éloquent : 5 morts parmi les vendangeurs et 4 hébergements collectifs fermés par arrêté préfectoral pour insalubrité et à chaque fois des hébergements de travailleurs étrangers.

Sandra Blaise est intervenue d’abord afin d’exprimer « notre solidarité envers les travailleurs exploités pour certains réduits à l’esclavage par des intermédiaires fournisseurs de « main d’oeuvre ». Ainsi que pour avertir « qu’à travers la marque champagne, c’est l’image de notre région qui est entachée à travers ces pratiques honteuses ».

Il faut d’après l’élue communiste « envoyer un message de fermeté à ces intermédiaires mais surtout, que les donneurs d’ordre, vignerons et maisons de champagne qui ont recours à cette pratique arrêtent de se cacher derrière les intermédiaires et assument la pleine et entière responsabilité de leurs actes ».

Dans son témoignage un de ces hommes venus travailler dans les vignes marnaises dit : « Le patron de la maison de champagne est venu le dimanche nous montrer comment il fallait couper le raisin. Quand on lui a dit qu’on était vraiment mal logés, il nous a expliqué qu’il n’avait pas d’autres choix… » « Eh bien si, il y a un autre choix. Celui de travailler collectivement entre syndicats de salariés et de vignerons, maisons de champagne, services de l’État et nos collectivités afin de pouvoir accueillir dignement les femmes et hommes qui viennent travailler pour produire le champagne. Cela afin que chacun prenne ses responsabilités et fasse cesser ces pratiques. »

Nous pouvons effectivement agir ensemble et demander collectivement des comptes à ces grandes maisons de champagne sur ces politiques sociales d’un autre temps et que l’on croyait abolies.

 

 

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