La deuxième charge de l'État italien, la présidence du Sénat, est occupée par un personnage qui semble sorti des années 1925-26, lors de la prise de pouvoir absolu du parti fasciste. Il s'appelle Ignazio (non, ce petit nom n'est pas charmant...) La Russa, a 76 ans et a depuis sa jeunesse milité dans tout ce qui va du néofascisme au post-fascisme. En février 2020, en pleine épidémie de covid, il publie sur son compte Twitter : "Ne tends la main à personne, la contamination est mortelle. Fais le salut romain, il est antiviral et antimicrobien". Avant de retirer son message.
En 2018, Il Corriere della Sera visite son domicile milanais et filme sa collection de statues et de médailles de Mussolini, des photos et des livres sur les Chemises noires, l'Italie coloniale, etc. Des images ressorties ces derniers jours sur les réseaux sociaux. Son fils vient d'être accusé de viol ? Il salit la victime puis se rétracte, averti sans doute qu'avec l'explosion des féminicides, le virilisme ne passe plus. Il calomnie les Partisans qui ont abattu en 1944 32 nazis dans l'attentat de la via Rasella ? Il s'est trompé...Giorgia Meloni se tait...Mais à eux deux, tous deux membres de Fratelli d'Italia, ils sont en train d'instaurer une nouvelle hégémonie culturelle, par des provocations qui alimentent les réseaux sociaux et en s'attaquant aux journalistes des chaînes de la RAI, télévision publique.
Beaucoup ont été remerciés, d'abord ceux de gauche, et les nouvelles émissions devront par contrat parler de natalité et des valeurs de la famille, et ne plus parler des valeurs d'accueil. Le centre gauche italien avec ses 26,2% va devoir affronter le rouleau compresseur idéologique du « centre droit ». Rapport de force qui doit nous rappeler notre ardente obligation de faire connaître notre conception de la société et de la civilisation, avant qu'il ne soit trop tard.
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