Selon une enquête publiée par le groupe de presse Funke, 33% des Allemands âgés de 18 à 35 ans trouvent « acceptable » la violence physique lors d’une dispute avec leur compagne, 34% ont admis avoir déjà été violents avec des femmes. L’Allemagne a compté en 2021 301 féminicides, ce qui, compte tenu du nombre d’habitants respectif, équivaut au double de la France, qui est déjà insupportable. Et il serait vain d’être satisfait de la comparaison.Le rapport du Haut Conseil à l’Égalité, en janvier 23, montre que « le sexisme ne recule pas en France. Au contraire, il perdure et ses manifestations les plus violentes s’aggravent. » 80% des femmes ont vécu des situations de sexisme et particulièrement dans le monde professionnel, pour les postes et les salaires, où les femmes cadres sont encore plus discriminées. 37% ont vécu des situations de non-consentement dans les relations sexuelles, 15% ont déjà subi des coups de leur partenaire ou ex partenaire et cela monte à 20% pour les 50-64 ans et 14% ont été victimes d’agression sexuelle.
Ce qu’il est intéressant de connaître est le point de vue des jeunes Français violents car ils représentent à la fois un échec d’éducation et un symptôme de société malade. Le rapport du H.C.E. montre que pour la génération des 25-34 ans , 23% des hommes pensent qu’il faut parfois être violent pour se faire respecter ( contre 11% de la population masculine) ; c’est une conséquence du phénomène #MeToo : ces jeunes hommes se sentent fragilisés, parfois en danger, et réagissent dans l’agressivité. 20% d’entre eux pensent qu’il faut se vanter de ses exploits sexuels pour se faire respecter et seuls 49% d’entre eux pensent que l’image des femmes véhiculée par la pornographie pose problème, ( contre 79% des plus de 64 ans). Loin d’aller vers une société progressiste et égalitaire, ce rapport montre en France un retour vers l’archaïsme du patriarcat, qui rassure les hommes en légitimant le pouvoir et la violence sur les femmes mais les oblige à se mettre en compétition entre eux, ce qui les fragilise en retour. Un type de société qui rend « acceptable » le fascisme, qui lui-même se chargera d’éliminer les plus faibles d’entre eux.
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