En 1992, La France a signé le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires. Au dernier sommet du G7 qui se tenait à Hiroshima, le Président s'est fait pourfendeur de la mort atomique, dont le père de la bombe, Robert Oppenheimer, sidéré par la violence imprévue de l'explosion du premier test, aurait dit : « Je deviens la Mort, le Destructeur des mondes » ; citation tirée d'un texte sacré hindou. L’oeuvre échappant au créateur, sa conscience se brisa à vie ce jour-là.
La politique a ses raisons que la raison ignore. La loi de programmation militaire 2024-2030 consacre, entre autres, 54 milliards d'euros à la modernisation de notre arsenal nucléaire. Ce n'est qu'une mise en bouche ! Le gros des dépenses sera pour après 2030. Et ce coût ne tient pas compte des faux-frais, comme la gestion des déchets nucléaires militaires, dont une partie ira au centre d'enfouissement de Bure (Meuse). Ce budget militaire sera le plus gros de l'État. Il obéit aussi à la mise en demeure américaine de consacrer d'ici 2024 « au moins » 2% du PIB aux dépenses de l'OTAN.
Le drame du CHU de Reims était inéluctable, là ou ailleurs. Cela fait des lustres que la psychiatrie alerte sur son extrême dénuement suite aux coupes budgétaires. À tel point d'ailleurs que très peu d'étudiants en médecine optent désormais pour cette spécialité. Idem pour les services de tutelle, dont on semble vouloir faire porter le chapeau d'une part de responsabilité dans l'agression. Eux aussi sont, comme on dit en bon français, « surbookés ». Manque de moyens. Encore et toujours.
Alors moi, gros benêt, quand j'entends : « y'a pas d'sous », je pique un coup de sang. On dit en Italie : « Avere il cervello sopra la beretta ». Sans doute faudrait-il que j'aie la cervelle au-dessus du bonnet. Mais on ne se refait pas.
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