Troyes
Construction d’une école internationale, d’un accueil de loisirs et d’un espace intergénérationnel (Conseils Municipaux de Troyes, 2020 et 2021). Le quartier Jules Guesde subit une mue étonnante.
Comme les Chartreux, les Vassaules ou les Sénardes, ce quartier abrite une population à revenu modeste. « Celui de Jules Guesde comptait près de 2000 habitants logés dans 963 logement sociaux, quartier catalogué comme l’un des plus pauvres de toute la Région Grand Est, bien que situé à proximité immédiate du centre ville de Troyes. » nous dit Anna Zajac. Mais le maire de Troyes n’en veut plus.
Quelle révolution sociétale se prépare ?
Tout va changer, tout ! « 635 logements doivent être démolis, les immeubles voués à la destruction sont déjà progressivement grignotés par les engins, les habitants ont été progressivement délogés et relogés ailleurs, plus loin… »
Le nouveau quartier ne devrait plus accueillir que 60 logements sociaux et 155 logements privés avec, entre autres, un complexe comprenant un groupe scolaire international (bi-langue), un accueil de loisirs et un espace intergénérationnel.
Ce qui est troublant, c’est ce projet d’école. L’élue communiste s’en est tout de suite inquiétée : 400 élèves du primaire (de la maternelle au CM2) devraient être accueillis. 400 élèves pour une population fortement diminuée (des 2 tiers) et donc avec une population scolaire en baisse. Où ira-t-on chercher les élèves pour peupler cette école ?
Seront-ils triés sur le volet pour permettre à certaines familles (aisées) d’accéder à cette école qui enseignera l’anglais ? Les professeurs seront-ils eux aussi sélectionnés ? Fermera-t-on d’autres écoles pour remplir celle-ci ? La carte scolaire risque d’être bouleversée.
Quant au choix du bilinguisme, il n’est pas nécessairement critiquable, sauf que la liberté de choix de la langue n’est pas au programme. Ce sera l’anglais uniquement. François Baroin s’engage résolument dans une voie d’où le français est méthodiquement évincé au profit d’un anglais simplifié. Il ne fait ce-faisant que promouvoir avec zèle l’oligarchie internationale des affaires en se montrant ainsi plus sensible aux aspirations des financiers qu’à celle de sa population.
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