Par Joë Triché
Dans un entretien accordé à l’Est-Éclair du 23 novembre 2021, Eric Lombard, Directeur général de la Caisse des dépôts, nous explique combien il est important d’avoir des usines dans notre pays, au bon niveau en matière de limitation des émissions de carbone, afin de limiter au maximum l’achat de production fabriquée dans des pays à partir d’énergie carbonée comme le charbon.
Et il ajoute : « En plus ces produits doivent être transportés jusqu’à chez nous.» La justesse de cette analyse nous la faisons notre car le Parti Communiste Français avec ses élu.es et militant.es a dès les années 80 condamné et agit concrètement contre ces stratégies patronales de recherche du profit maximum et immédiat en délocalisant les productions réalisées dans notre pays, vers ceux à bas salaires : Maghreb - Asie - Europe de l’Est - Turquie…
Dans notre département 20 000 emplois textile ont été liquidés par le patronat de cette industrie. Tout le secteur du métier de la bonneterie a disparu (Lebocey…). À cette époque, les communistes et la CGT étaient bien seuls pour s’opposer à ce bradage de notre tissu industriel.
Les plus anciens se souviennent des campagnes d’affichage du PCF : « PRODUISONS FRANÇAIS » « VIVRE ET TRAVAILLER AU PAYS ».
Dans l’Aube nombre de rencontres et réunions aux portes des entreprises avec les salarié.es du textile en présence des députés et sénateurs communistes.
Des fonds publics accordés aux délocalisateurs
Tout cela avait permis d’élaborer une loi antidélocalisation - que les gouvernements, qu’ils soient PS ou de droite, ont refusé de mettre en débat à l’Assemblée nationale - pire, pour faire accepter ces mauvais coups ils ont accordé des fonds publics à des entreprises qui délocalisaient pour financer les licenciements. Dans le même temps ils traitaient les communistes d’archaïques voire de terroristes quand ils s’opposaient au départ du travail et des machines.
« Il n’y a pas d’économie sans industrie forte » indique encore le Directeur général de la Caisse des dépôts. Que de chemin parcouru par rapport à la période où l’on nous expliquait que l’industrie, c’était dépassé et que notre avenir se trouvait dans le tourisme et les emplois de service. Les communistes ont eu raison de ne rien lâcher sur les questions industrielles. Aujourd’hui tout le monde ne parle que de relocalisation, de réindustrialisation. Le débat de la Présidentielle n’y échappera pas - Tant mieux ! - Mais attention aux belles formules et envolées sur les plateaux de télévision… Il faut du concret.
À cet effet, je vous conseille de regarder la vidéo sur YouTube (1) où Pierre Laurent sénateur communiste qui représentait Fabien Roussel candidat du PCF au salon du « Made In France » développe toutes les propositions du PCF concernant cette question de la réindustrialisation du pays. Cela ne peut pas être le retour à un capitalisme à la française mais l’occasion d’engager un nouveau type de production au service de l’humain et de la planète.
Et dans ce cadre, des droits et surtout des pouvoirs nouveaux doivent être accordés aux salarié.es, s’appuyant sur de nouvelles institutions financières publiques, un service public de l’emploi et de la formation, et un état stratège pour engager ce nouveau mode de production.
(1) https://www.youtube.com/watch?v=qvt-DMDT_iU :
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