Saint André Les Vergers - TCM
Ce sont les municipalités élues en 2020 qui feront ou pas la transition écologique. De ce point de vue, il n’y a pas grand-chose à attendre de celle de la commune de Saint André Les Vergers.
Les cinq élu-es de l’opposition issus de la liste menée par JP Cornevin aux dernières élections municipales ont exprimé publiquement leur point de vue concernant l’artificialisation effrénée des terres cultivables dans cette commune.
Ils viennent de demander à Mme la Maire de la commune de reconsidérer en urgence la superficie de la ZAC (zone d’aménagement concerté) d’Échenilly. Ils considèrent que son ampleur de 52 hectares, imaginée il y a plus de 20 ans, est en complet décalage avec les enjeux environnementaux d’aujourd’hui :
« La vitesse avec laquelle les constructions remplacent les terres cultivables donne le vertige, et nous ne sommes malheureusement qu’à la moitié de cette urbanisation massive. Il faut réagir ! La municipalité ne peut pas ignorer plus longtemps cette situation qui aura à moyen terme des répercussions directes sur la qualité de vie des habitant-es, et sur l'environnement local.
L'artificialisation des sols est aujourd'hui l'une des causes premières du changement climatique et de l'érosion de la biodiversité. La transformation d'un espace naturel comme celui d’Échenilly en sol artificialisé, modifie, voire détruit, l'habitat des espèces animales ou végétales. En outre, un sol artificialisé n'absorbe plus de CO2 et participe donc à la hausse des températures. Il perd également sa capacité à absorber l'eau de pluie, multipliant ainsi les risques d'inondations.
Hier au milieu des champs, demain au milieu d’un espace hyper urbanisé
Il nous faut prendre conscience de cette réalité et prendre notre part dans ce combat pour la planète. C’est pourquoi notre projet prévoyait une partie de ces terres pour l’agriculture bio. Déjà, les habitant-es de la ZAC d’Échenilly prennent conscience de la situation. Hier au milieu des champs, ils seront demain au milieu d’un espace hyper urbanisé et perdront la qualité de vie qu’ils sont venus chercher. Les quelques mètres carrés de bande verte n’y changeront rien.
C'est pour lutter contre le grignotage des sols que le gouvernement a fait de l'artificialisation des sols une mesure phare de son projet de loi climat. Le texte, qui pourtant n’est pas à la hauteur des enjeux, prévoit de diviser par deux sur les dix prochaines années l'artificialisation des sols. Mme la Maire s’appuie sur le plan local de l’habitat pour justifier cette artificialisation à outrance des terres que l’on observe dans notre commune... »
Le débat sur le projet de territoire de Troyes Champagne Métropole, qui doit s’ouvrir prochainement sera sans doute l’occasion de porter cette question de l’hyper-concentration des villes, qui plus est, se fait au détriment de la ruralité.
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