Gilles Millière jette l’éponge, mais quand on la presse, il en sort des milliers de notes très belles et parfois nostalgiques.
C’est ce que ce dernier concert nous a démontré dans une palette fort diverse et divertissante de musiques aussi bien écrites qu’interprétées. C’est que Gilles a décidé de souffler un peu, côté musique municipale, tout en continuant à diriger l’OSA du département. Marc Sebeyran est venu féliciter ce parcours glorieux de l’Orchestre d’Harmonie. Ça n’a pas toujours été le grand amour entre eux, mais le public réclamait de la franche accolade et qu’on lui rappelle les éléments glorieux de la carrière de Gilles, tromboniste international, soliste au Conservatoire de Paris et créateur de l’Orchestre symphonique de l’Aube, dont nous avons raconté ici les plus beaux concerts. Il fut applaudi debout. Des larmes perlèrent.
En 2016, la mairie avait tardé à renouveler son contrat, contraintes budgétaires alléguées. Une pétition lancée par l’Amicale de l’orchestre avait recueilli pas loin de 1 000 signatures. La mairie avait cédé. Depuis 1981, ce chef entreprenant avait réussi à placer l’harmonie municipale à la toute première place du « Championnat national » qu’organise la CNF (Confédération nationale de France.). La recette tient en deux mots : rigueur et talent, le travail rigoureux du chef et le talent des quelques pros exigés pour cadrer les amateurs, qui du coup progressaient plus rapidement. Quant au programme : une polonaise de Dvorak, Trois miniatures de Rossini, Orphée aux Enfers d’Offenbach, Medley de Mancini et le Quartier Saint-Pierre de Maurice Faillenot, l’ancien chef de cet orchestre, le tout élégamment troussé et brillamment exécuté.
Si le chef part, l’orchestre continue. Un nouveau chef a été élu, comme autrefois par ses pairs. Ce sera le brillant clarinettiste Pierre Sacchetti. On l’essaya dans Bandwagon et on put constater que l’homme avait de la prestance et de l’énergie. Tout le monde est parti rassuré. Mais le patrimoine de musiques et d’expériences laissé par Gilles Millière reste un riche capital à protéger et faire fructifier.
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