Un article récent de Challenges évoque un sondage réalisé en avril par IPSOS dans les pays du G7, pour le Women's Forum. Il s'agissait de voir les conséquences de la crise du Covid sur les femmes qui travaillent.
Le résultat montre que leur vie s'est profondément dégradée : 59% ont connu l'épuisement professionnel, l'anxiété ou la dépression contre 50% pour les hommes. Cet écart s'accroît quand elles ont des enfants : 56% se disent épuisées contre 34% pour les hommes ; on se demande pourquoi un tel écart...21% des femmes ont même dû quitter leur travail pour s'occuper de leur famille pendant la crise. Et c'est là que l'article met en évidence une conséquence terrible de ce retrait des femmes de la vie professionnelle : « le risque de perdre des points de croissance ». Trop de compassion tue la compassion.
Par ailleurs, selon une étude de la Fondation des Femmes publiée en mars dernier, sur les 35 milliards d'euros du plan de relance de juin 2020, 7 seulement concernent des emplois occupés par des femmes. Ainsi, alors que les métiers dits de « première ligne » sont en très grande majorité occupés par des femmes, la relance les oublie. En revanche, les secteurs dits d'avenir, tels ceux liés à l'écologie, reçoivent la majorité des financements et sont occupés par des hommes à 84% ; un hasard, sans doute.
La crise sanitaire a certes mis en évidence le rôle essentiel, vital, du travail des femmes, mais une fois l'alerte passée, les problèmes d'inégalité salariale, et a fortiori de violence au travail ou de mixité dans les instances de direction, ont vite été remis sous le tapis. On est prié de regarder ailleurs.
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