Le 28 mai, Mac Mahon faisait fusiller les 147 derniers combattants de la Commune, une vengeance du gouvernement de Thiers réfugié à Versailles. 147 suivis de 1400 autres amenés par charrettes entières des quatre coins de Paris martyrisé. La répression fut terrible durant cette Semaine sanglante.
Michèle Audin qui sera invitée par l’Upop le 28 septembre prochain parle de 15 000 morts. Comme Anna Seghers l’écrit dans La 7ème croix à propos des nazis, il fallait empêcher toute transmission révolutionnaire ou démocratique entre les générations. Tuez-les tous, dieu reconnaîtra les siens disait le légat du pape à propos des Cathares qui avaient la mauvaise idée de ne pas partager la vraie foi !
Cette année 2021, la commémoration fut somptueuse et populaire. Des milliers de personnes sont venus honorer les Communards, en même temps qu’Ambroise Croizat ou Paul Eluard, enterrés près d’eux.
Si quelques rares journaux ont parlé de cet évènement marquant dans un Paris pas encore sorti de la Covid, on doit se demander pourquoi la télé resta muette devant cet hommage populaire. Sans doute la peur de réveiller ce coeur ardent des revendications. Hugo avait raison d’écrire : Le cadavre est à terre, mais l’idée est debout, lui qui fut un des très rares écrivains à demander l’amnistie des insurgés.
La Croix qui, d’habitude, a une sensibilité de gauche a décidé d’honorer les « victimes religieuses » de la Commune tandis que le diocèse de Paris organisait une marche de prière à la mémoire … des martyrs catholiques.
Quant au président de tous les Français (es), il n’a pas jugé bon de commémorer la Commune, rassasié sans doute par son long et vibrant discours sur Napoléon. Pour lui, « Versailles, c’est là où la République s’est retranchée quand elle était menacée…» On se doute par qui.
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