Depuis le début de la crise sanitaire le débat sur la tarification des services de la commune s’est accentué, nous recueillons ici l’avis d’Anna Zajac élue de gauche au conseil municipal de Troyes.
Nous subissons depuis plus d’une année les effets désastreux du covid sur notre quotidien. En cette période de profonde crise sanitaire, sociale, économique les enjeux de la tarification des services publics sont considérables. C’est un des instruments que la commune peut utiliser pour agir en direction des habitant-e-s et ce malgré les pertes de recettes et les dépenses exceptionnelles liées à la pandémie.
À Troyes les recettes de fonctionnement sont stables notamment en raison de la dotation Etat de solidarité urbaine qui est passée de près de 5 M en 2013 à plus de 9 M en 2018 tenant compte de la réalité sociale de la population.
Pourtant depuis des années monsieur Baroin refuse l’application d’une « tarification solidaire » alors qu’elle est mise en place depuis longtemps par de nombreuses communes tant pour la restauration que pour les services publics de la culture, médiathèque, musés, des sports.
Proposer des services publics gratuits ne revient nullement à en nier leur coût pour la collectivité mais à estimer que leur libre accès est indispensable au bon fonctionnement de la société. C’est par exemple le cas de l’école publique gratuite. La gratuité confère au service public l’universalité, l’égalité.
La crise a fortement renforcé les inégalités et les femmes sont les premières victimes de cette pandémie, premières de cordées mais aussi premières de corvées. La précarité menstruelle a elle aussi grandi avec la crise. L’enjeu de la lutte contre la précarité menstruelle fait partie intégrante de la lutte contre les inégalités entre les femmes et les hommes tant d’un point de vue sanitaire, économique que social.
C’est pourquoi j’ai demandé au maire de Troyes d’installer dans des maisons de quartier des distributeurs de protections périodiques gratuites. Il s’agit de serviettes et tampons de qualité fabriqués à base de coton biologique. Le but est que toutes les femmes qui en ont besoin accèdent librement à ces distributeurs.
Le premier distributeur sera installé fin mai à la maison de quartier des Chartreux mais il est indispensable de développer ce dispositif dans d’autres maisons de quartier, dans d’autres espaces municipaux accueillant du public (gymnases, piscines…)
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