Coup d'oeil sur la crise sanitaire : CENT MILLE

16 avril 2021
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Par Maurice Ulrich

Cent mille morts. C’est un cap symbolique et un chiffre terrible. Encore est-il sous-estimé. Il y aurait au moins dix pour cent de décès en plus, non répertoriés par Santé publique France. Il ne rend pas compte non plus des décès collatéraux liés à des reports de soins. Et comment chiffrer les pathologies parfois très lourdes du Covid long ?

« Nous sommes en guerre », avait dit Emmanuel Macron quand on s’apercevait que la petite grippe était un fléau mortel et massif. Les plus modestes se sont trouvés en première ligne. Les premiers de corvée, les soignants, les habitants des quartiers populaires. Le département le plus pauvre de France, la Seine-Saint-Denis, est lourdement frappé. Parmi les victimes de ce nouveau front, les femmes, qu’il s’agisse de l’emploi, de la pauvreté, des violences entre les murs clos de la famille. Les femmes et les jeunes. Dans certains quartiers, le délitement du lien social est dramatique pendant que les inégalités se creusent. Le CAC 40, quant à lui, est en excellente santé.

Le président de la République assume ses choix et sa gestion. Sa gestion à lui, car elle a été et reste solitaire, autoritaire, allant jusqu’à se passer des scientifiques comme elle s’est passée dès le début des élus, des associations et syndicats qui auraient pu contribuer à l’élaboration de solutions partagées par le plus grand nombre. Dans le même temps, la crise a fait exploser nos certitudes. Le pays de Pasteur a été incapable d’inventer un vaccin parce que les profits ont pris le pas sur la recherche. Le pays qui pensait avoir un des meilleurs systèmes de santé au monde, en dépit de ses insuffisances de plus en plus criantes, était en manque de lits et de postes malgré les luttes de ses personnels. La France a manqué de masques, elle a manqué de tests, elle a manqué et manque de vaccins. Un nouveau risque majeur apparaît avec le variant brésilien et un tsunami social est encore devant nous quand le « quoi qu’il en coûte » des débuts semble laisser la place à un « quoi qu’il arrive ». Vivre avec le virus risque de devenir vivre et laisser mourir.

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